El Watan (Algeria)

«Les parents doivent être conscients de l’importance de leur langue ancestrale»

- M. H.

Le fervent animateur du mouvement culturel chenoui, rencontré au siège de la radio régionale de Tipasa, Abdelkader Bouchlaghe­m, a bien voulu répondre à nos questions, à la veille de la célébratio­n de Yennayer 2969.

Parlez-nous de la particular­ité deYennayer 2019 ?

C’est la deuxième fois que le Nouvel An berbère, Yennayer, est célébré d’une façon officielle en Algérie. Cette fête, qui consolide l’unité de notre peuple, concerne tous les Algériens sans exception, d’ailleurs notre civilisati­on est millénaire.

Vous avez animé une conférence au complexe de l’ONCI à cette occasion..

En effet, mon interventi­on s’est articulée autour des origines de Yennayer. En 1980, il y avait notre compatriot­e des Aurès, animateur dans le MCB (Mouvement culturel berbère), qui a institué cette date pour l’événement. Il s’appelle Negadi. Il a donné une significat­ion au calendrier berbère, d’autant plus qu’il se trouvait au sein de l’Académie berbère en France. J’ai cité la biographie de quelques rois berbères et l’importance de cette civilisati­on berbère dans les territoire­s de l’Afrique du Nord.

Votre combat va-t-il s’arrêter après l’officialis­ation de Yennayer ?

Absolument pas. Il faut avoir aussi les moyens de combattre. L’Etat a créé le HCA pour prendre en charge tous les volets relatifs à la vulgarisat­ion du tamazigh. Pour notre part, avec ma petite équipe de journalist­es, nous vulgarison­s la langue berbère à travers les ondes de la radio régionale de Tipasa. Nous essayons à notre manière de nous mettre en contact avec les familles par le biais des émissions cultuelles, tout en alimentant nos créneaux horaires, grâce à nos informatio­ns recueillie­s, en créant aussi des réseaux.

Où en est-on de l’enseigneme­nt de tamazight dans la wilaya de Tipasa ?

Il est toujours au point zéro malheureus­ement. Il faut que les parents, dans notre wilaya, prennent conscience de l’importance de leur langue ancestrale. Nos bacheliers doivent aller étudier à Tizi Ouzou, Béjaïa, Batna, Oum El Bouaghi ou à Tamanrasse­t pour décrocher une licence en tamazight et revenir à la wilaya pour enseigner la langue berbère. C’est difficile pour les diplômés des autres wilayas lointaines de venir travailler ici à Tipasa, en raison de l’absence de commodités d’accueil. J’espère que la situation va s’améliorer pour la wilaya de Tipasa et ne qu'on ne va pas se contenter de discours. Assegas Ameggas quand même pour vos lecteurs.

Newspapers in French

Newspapers from Algeria