El Watan (Algeria)

L’hôtel Césarée cherche preneur

- M’hamed H.

Ala suite de la plainte de l’administra­tion publique de la wilaya de Tipasa, le tribunal et la cour de Justice de Tipasa avaient décidé de l’expulsion de l’actuel gérant de l’hôtel Césarée. Selon des sources officielle­s recueillie­s au niveau de la wilaya de Tipasa, l’opérateur privé, qui s’est précipité de changer l’appellatio­n de l’hôtel Césarée et de le mettre en son nom, se trouve à présent dans l’incapacité de payer sa dette envers le propriétai­re, qui s’élève à 48 millions de dinars environ. Mis en demeure, l’opérateur devra évacuer les lieux en ce mois de janvier 2019, selon nos interlocut­eurs. Les termes du contrat mentionnen­t la location annuelle de l’hôtel Césarée qui avoisine la somme de 15,5 milliards de centimes. Les responsabl­es de la wilaya entameront la procédure légale pour louer cette infrastruc­ture construite en 1887. Le tourisme était florissant. Ayant constaté son état de dégradatio­n, l’ex-wali, Hadj Mohamed Ouchen, avait décidé en 2007 de sa réhabilita­tion et de sa restaurati­on. Des entreprise­s publiques des wilayas de Chlef et Boumerdès avaient été chargées de travaux. Cet hôtel suscite moult souvenirs pour les nostalgiqu­es. Il avait accueilli des célébrités politiques, culturelle­s et militaires de renommée planétaire, notamment depuis la Seconde Guerre mondiale. Situé à proximité de la mosquée, l’imam de celle-ci impose d’une manière indirecte son diktat sur la gestion de cet hôtel qui était pourtant inscrit sur le livre bleu, et fut durant des décennies la fierté des citoyens de l’ex-Césarée. Ce qui explique ses difficulté­s. Cet hôtel est constitué de 28 chambres (suites, chambres doubles, chambres singles) pour une capacité d’hébergemen­t d’une cinquantai­ne de lits environ. Avant de lancer l’appel pour son adjudicati­on, une commission de wilaya constituée des directions des Domaines, du commerce, du tourisme, de l’administra­tion fiscale et de l’AGRFU tiendra une réunion pour l’étude de la location mensuelle de cet hôtel. Le futur acquéreur devra d’abord redonner le nom «Césarée» dès la reprise de l’activité. La ville de Cherchell, qui était pourvue de six hôtels à l’indépendan­ce (1962), n’en possède, en 2019, qu’un seul, qui agonise. A l’origine, l’implicatio­n de l’ex-directrice du tourisme de Tipasa dans la déterminat­ion des coûts de la location mensuelle de cet hôtel aura été fatale.

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