Les traditions culinaires à l’honneur
Le fait le plus saillant lors de ces célébrations reste le sacrifice d’un ou plusieurs coqs pour la préparation du plat principal.
Dans les contrées jijeliennes, la fête de Yennayer a toujours été bien ancrée dans les traditions locales. Moment de convivialité familiale, elle réunissait les membres de la famille autour d’un événement hérité de père en fils et d’une génération à une autre. Si les célébrations diffèrent d’une localité à l’autre, l’âme de la fête reste la même. Elle consiste à célébrer une date, celle du 12 janvier, officiellement inscrite aujourd’hui dans le calendrier des fêtes nationales, par des manifestations typiquement locales. C’est lors de cette fête qu’on recourait à certaines traditions, telle la préparation d’un plat spécialement mijoté pour cette date. Mais le fait le plus saillant lors de ces célébrations reste le sacrifice d’un ou plusieurs coqs. Au fil du temps et des traditions qui se sont transmises d’une génération à une autre, le coq est devenu le symbole de cette fête. De nos jours, certains ne ratent pas encore l’occasion d’aller chercher ce coq pour l’égorger et faire de sa soupe le plat de l’année. «Un coq de préférence élevé dans la nature, dont la viande est de qualité», insistent les plus attachés à la fête de Yennayer. Dans certaines régions, notamment la partie est de la wilaya de Jijel, le début de l’année amazighe, yennayer, est appelé «Ras Al Aam».«C’est une date qui a toujours fait partie des coutumes locales, elle est le symbole d’une fête conviviale que les gens tenaient à célébrer, ce n’est pas nouveau, ‘‘Ras Al Aam’’ est un événement marquant, mais depuis, il perd de son ancrage au sein des populations qui ont vu leur mode de vie changer», tienton à expliquer. L’exode rural, le changement du mode de vie des populations et l’abandon de certaines coutumes, dont justement la fête de «Ras Al Aam», ont fait perdre à cette tradition ses saveurs d’antan. «Yennayer, c’est le début d’une nouvelle année, il fut un temps, l’occasion ne se ratait pas pour égorger un coq au plumage coloré, mijoter un plat à base de poulet était la tradition la plus ancrée au sein des familles», se rappellet-on encore. Autant dire que même à ce jour, certains parmi les gens qui ont vécu cette tradition partent à la recherche d’un coq dans les localités rurales pour le sacrifier à l’occasion de cet événement et faire de la soupe préparée à la base de sa viande le plat de l’année. «C’est le rituel de notre ‘‘Ras Al Aam’’, le yennayer national qu’on célèbre aujourd’hui en revenant aux traditions séculaires de notre pays», conclut-on, non sans noter qu’avec ce coq, d’autres ingrédients viendront garnir le plat que la famille partage en toute convivialité.