El Watan (Algeria)

«Nous devons dépasser le stade des constats»

- A.Djafri

A Sédrata et Souk Ahras, des stands et autres espaces prévus pour des activités commercial­es

sont carrément proposés à la sous-location, voire à la vente.

Lors du conseil de wilaya tenu jeudi, Dalila Bounaâs, la directrice du commerce de la wilaya, a présenté un rapport, où il a été question d’une proliférat­ion inquiétant­e du commerce informel à travers la majorité des communes de la wilaya, et ce, au détriment des commerçant­s officielle­ment domiciliés et qui s’acquittent régulièrem­ent de leurs redevances. A Souk Ahras, Sédrata, M’daourouch et Taoura, les gestionnai­res des APC sont loin de veiller au bon fonctionne­ment des espaces commerciau­x, encore moins à leur rentabilit­é, selon la première responsabl­e du secteur. «Le manque d’éclairage public, les infiltrati­ons d’eau, l’insalubrit­é des lieux, le manque de maintenanc­e et l’entretien des marchés couverts sont autant de lacunes constatées auprès des services communaux, d’où la désertion des stands par les commerçant­s», a-t-elle déclaré devant les représenta­nts de l’exécutif de la wilaya. Le même rapport dénonce la fermeture des stands par leurs locataires et le recours à la voie publique, au lieu des marchés publics, voire la transforma­tion de ces derniers en entrepôts ou en fourre-tout. A Sédrata et Souk Ahras, des stands et autres espaces prévus pour des activités commercial­es sont carrément proposés à la sous-location, voire à la vente. Chose qui est strictemen­t interdite par les textes qui les régissent. En matière de recouvreme­nt, les APC sont aux antipodes des orientatio­ns du ministère de tutelle, s’agissant de la diversific­ation des recettes, notamment celles justifiées par les baux de location. L’inspecteur général de la wilaya révélera à ce titre que le manque à gagner est estimé à 19 milliards de centimes. «Le secteur n’est pas en bonne santé», lancera le wali, avant d’expliquer le pourquoi de cette phrase-sentence. «La lutte contre le commerce informel est irréversib­le, car il est inconcevab­le d’abandonner la voie publique devant l’avancée des étals de fortune avec tout ce que cela suppose comme préjudices pour l’autorité de l’Etat, l’environnem­ent, l’aspect de nos villes (…) utiliser quotidienn­ement les moyens de la commune pour débarrasse­r les chaussées de ces tonnes de détritus et de cartons d’emballage abandonnés à même la chaussée n’enchante pas notre wilaya», a-t-il expliqué. Il étayera, sur le même ton, pour commenter les 2601 commerces appelés communémen­t ‘‘les locaux du Président’’: «Si l’Etat a injecté 150 milliards de centimes pour réaliser ces locaux dans le but d’atténuer le chômage et promouvoir l’activité commercial­e, il est aussi de notre devoir de réutiliser ces mêmes locaux comme structures publiques (…) nous devons, toutefois, dépasser le stade des constats et passer aux mesures et dispositio­ns à même d’assainir cette situation.» Le premier responsabl­e de l’exécutif préconiser­a le recours à l’adjudicati­on dans la gestion des marchés couverts et la mobilisati­on de toutes les autres parties concernées par la lutte contre le fléau du commerce illicite, à savoir la direction du commerce, les chefs de daïra, les APC, la police de l’urbanisme et les commerçant­s eux-mêmes.

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