Décès du Cheikh El Aâlam Hadj Salem Benbrahim
Toute la population du TouatGourara-Tidikelt-Tanezrouft, les zaouias et leurs chouyoukh, les élèves des écoles coraniques, les disciples et les adeptes de la zaouia Daouïa sont en deuil, depuis lundi, suite au décès du Cheikh El Aâlam Hadj Salem Benbrahim, communément appelé «Taleb Salem». En effet, cette icône religieuse de la région vient de tirer sa révérence à l’âge de 91 ans. Taleb Salem est né en 1927 à Timimoun, où il avait commencé ses premières études coraniques à l’âge de 15 ans, sous l’autorité de son maître, le grand Cheikh Hadj Sidi Mohamed Belkebir, devenu son compagnon jusqu’à sa mort. D’ailleurs, c’est ce même cheikh qui l’a ramené avec lui à Adrar lorsqu’il avait fondé sa propre zaouia en 1956. Taleb Salem faisait partie du groupe des chouyoukh et des oulémas de la région, c’était le plus respecté pour être le premier disciple du cheikh Belkebir.
Pour certains, il était plus qu’un cheikh, plutôt un savant théologien. Un sage érudit et le vecteur du dogme malékite. Il a toujours prôné la tolérance et le pardon. Il a été l’imam de la mosquée Abdelkader Djinani durant quarante ans, où il guidait même les prières surérogatoires, sans interruption, des veillées du Ramadhan, alors qu’il avait presque 89 ans. Il a fondé l’école coranique «Daouia» en 2002, quelque temps après la mort de son cheikh. Il a occupé le poste de directeur des affaires religieuses dans les années 70. Il était membre du Conseil supérieur islamique. Plusieurs centaines d’apprenants du Coran et des dizaines d’imams, dont des Africains et des Subsahariens, ont été formés dans son institution. Le défunt a été enterré, ce mercredi, après la prière d’El asr. Plus d’un millier de personnes l’ont accompagné à sa dernière demeure au niveau de sa zaouia. Des personnalités religieuses de tous horizons, même de l’Afrique, ont pris part au rite funèbre. On notera la présence aux obsèques du ministre de l’Intérieur, Nourredine Bedoui, qui a ramené une lettre de condoléances du président de la République. La lettre a été lue à l’assistance par Hadj Bekraoui, directeur des affaires religieuses de la wilaya d’Adrar.