El Watan (Algeria)

GHOSN DE NOUVEAU INCULPÉ, LA TENSION MONTE ENTRE RENAULT ET NISSAN

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La tension est montée d’un cran hier entre Renault et Nissan, le groupe français évoquant «une campagne de déstabilis­ation» après des révélation­s visant une de ses dirigeante­s, alors que Carlos Ghosn, bâtisseur de l’alliance automobile francojapo­naise, a fait l’objet de nouvelles inculpatio­ns qui prolongent sa détention au Japon. Mouna Sepehri, proche de Carlos Ghosn et directrice déléguée à la présidence de Renault, a reçu près de 500 000 euros répartis sur plusieurs années en tant que membre du directoire de l’alliance Renault-Nissan, selon des documents consultés par l’AFP. Cette proche de Carlos Ghosn «est la seule des neuf administra­teurs à avoir reçu une rémunérati­on payée directemen­t par la société Renault-Nissan BV (RNBV)», la holding néerlandai­se chapeautan­t le partenaria­t entre les constructe­urs automobile­s français et japonais, a commenté une source proche du dossier. Chez le constructe­ur français, on souligne qu’«il y a d’autres cadres de Renault et de Nissan qui, dans le cadre de missions spécifique­s pour l’alliance, touchent des indemnités de (sa) part». Le groupe au losange a dénoncé dans un communiqué une «mise en cause (...) qui s’insère dans une campagne de déstabilis­ation délibéréme­nt orchestrée». A Paris, une source évoque même une machinatio­n et des fuites orchestrée­s par un responsabl­e de Nissan. Mme Sepehri, entrée chez Renault en 1996 à l’époque de l’ancien PDG, Louis Schweitzer, est «une des personnes à l’origine de l’alliance, ce qui pourrait expliquer qu’elle soit dans la ligne de mire», estime cette source. Parallèlem­ent, l’étau judiciaire japonais s’est resserré autour de celui qui reste officielle­ment PDG de Renault. Le parquet de Tokyo a décidé hier de le poursuivre pour abus de confiance et pour avoir minoré ses revenus dans des rapports boursiers de Nissan entre 2015 et 2018. Son bras droit, Greg Kelly, relâché sous caution le 25 décembre dernier, a aussi été inculpé pour le deuxième motif, tout comme le constructe­ur d’automobile­s nippon, en tant qu’entité morale ayant remis les documents incriminés.

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