LES TARES ET LES INSUFFISANCES DE LA PME
Le maillage des petites et moyennes entreprises (PME) reste encore très faible en Algérie et loin des standards internationaux. Actuellement, le pays compte à peine un million de PME en activité recensées à travers tout le territoire, selon des statistiques fournies, jeudi à Alger, par un responsable du ministère de l’Industrie et des Mines. «Nous enregistrons une nette évolution de la création des PME avec une moyenne de plus de 50 000 unités par an. Ceci nous a permis de recenser plus d’un million de PME, assurant 2,5 millions d’emplois», a estimé Kheireddine Medjoubi, secrétaire général du ministère de l’Industrie et des Mines, à l’occasion du forum Med Business Days, organisé à l’hôtel El Aurassi, par l’Union méditerranéenne des confédérations d’entreprises, en collaboration avec la Confédération générale des entreprises algériennes. Sans ambages, le même responsable reconnaît que la stratégie mise en place pour développer le tissu des PME et de l’entreprise en général n’a pas eu les résultats escomptés. «Nous avons pratiquement une petite ou moyenne entreprise pour 40 habitants, ce qui est encore loin des standards des grands pays. Ce n’est pas suffisant, notamment au vu de l’ensemble des compétences nationales disponibles», a ajouté Kheireddine Medjoubi. Pourtant, le gouvernement a mis en oeuvre, selon lui, une batterie de mesures et de mécanismes pour soutenir et promouvoir cette catégorie d’entreprises, «et ce, à tous les stades, allant de la création jusqu’au développement». Les dispositions prises par les pouvoirs publics se sont traduites par la baisse significative des taxes, la facilité d’accès aux financements et aux crédits, a précisé le même responsable, en rappelant les différents dispositifs de soutien à la création d’emploi, dont l’Ansej, qui ont, d’après lui, contribué à la création des PME à travers le pays. Il a aussi évoqué la promulgation en 2017 de la nouvelle loi sur l’orientation de la PME avec comme objectif «de consolider les acquis et d’impulser une nouvelle dynamique pour les PME». A ce titre, Kheireddine Medjoubi a souligné que le gouvernement doit désormais relever le défi de la pérennisation dudit tissu, sans fournir d’indications sur la mortalité des entreprises. «Malgré cette dynamique économique positive et une croissance significative des PME, nous devons appuyer ces PME pour garantir leur pérennité dans un marché de plus en plus concurrentiel, ouvert et dominé par les grandes entreprises», a expliqué le secrétaire général du ministère de l’Industrie et des Mines. Selon des données récentes du ministère de l’Industrie, la majorité des PME créées activent dans le secteur des services et du BTPH, alors que seulement 10% se sont spécialisées dans des activités industrielles. Il s’agit là encore d’une des tares du tissu industriel national. L’autre constat est que le tissu industriel local, hors grandes entreprises, est constitué à 90% de très petites entreprises (TPE), souvent vulnérables. Outre la faiblesse du maillage du tissu des PME, celui-ci souffre également d’une répartition géographique inégalitaire, puisque la plupart des PME se concentrent dans le nord du pays.