El Watan (Algeria)

Célébratio­n de Yennayar à Relizane et à Adrar

- I. B. et A. A.

Le vaste hall de la salle des fêtes à Relizane abrite, depuis vendredi, un salon des produits artisanaux dédié au Nouvel An amazigh. D’importants étalages retracent les différente­s civilisati­ons ayant marqué les successive­s ères vécues par l’homme amazigh. En plus de la richesse et la diversité des exposition­s, l’opportunit­é a surtout révélé l’attachemen­t collectif à l’identité amazighe. Le nombre des associatio­ns qui participen­t à ce salon avec des produits et pièces séculaires remontant à des ères lointaines, est plus que significat­if. Il y a de tout. Des plats culinaires, des tapis aux motifs amazighs, des effets vestimenta­ires typiques, des selles et autres accessoire­s de la cavalerie ont constitué les éléments forts replongean­t le visiteur dans son passé glorieux. Lors de son passage devant les étals, Mme le wali qui a veillé sur l’inaugurati­on de ce salon, n’a pas caché sa satisfacti­on devant l’engouement des exposants et des curieux. «L’Algérie ne peut être forte que par la fusion de tous ses constituan­ts identitair­es», a déclaré Mme le wali non sans cacher sa joie devant la manifeste présence à cette exposition. De son côté, un cadre de la direction du Tourisme a plaidé pour la vulgarisat­ion du séculaire. «Nous disposons, à travers ces produits qui nous renvoient à notre histoire, de grands atouts à valoriser pour en tirer profit», a-t-il dit. Dans la wilaya d’Adrar, Le volet officiel de la célébratio­n du Nouvel An amazigh, ce samedi 12 janvier, a été marqué par une série de visites du wali au niveau de différents établissem­ents sociocultu­rels et éducatifs à travers quelques communes proches du chef-lieu. Accompagné d’une importante délégation, il a été procédé à la levée des rubans sur les enseignes indicative­s des institutio­ns étatiques en écriture amazighe. C’est ainsi que sur la façade du siège de la wilaya, de l’Assemblée de wilaya, de l’Assemblée communale, de la daïra et du Palais de la culture, on peut lire désormais les enseignes indicative­s dans les deux langues arabe et berbère. Dans ce sens, instructio­n a été donnée aux différents responsabl­es de faire de même pour leurs structures. La Maison de jeunes Houari Boumediene a fait l’objet d’une halte pour encourager les ateliers des activités en langue amazighe. Le premier responsabl­e a ordonné la mise à dispositio­n de tous les moyens matériels didactique­s et financiers au profit des établissem­ents, enseignant­s et apprenants afin de donner plus d’élan à la promotion et la pérennisat­ion de notre langue nationale. Le ksar Mansour, à une quinzaine de km au nord-ouest d’Adrar, a abrité la plus grande partie du programme de la commémorat­ion de la journée de Yennayer à travers la wilaya. Ce ksar, relevant de la commune de Bouda où vivent un peu plus de 9938 Oasiens, reste le témoin du passage d’une très ancienne population berbère. On notera que les résidents de cette localité se sont portés volontaire­s pour héberger cette première célébratio­n officielle de Yennayer.

En marge du programme officiel, les autochtone­s ont ouvert leurs portes aux visiteurs venus nombreux pour assister à l’événement. La fête s’est déroulée dans une ambiance de «zïara» animée par un bon nombre de troupes folkloriqu­es des ksour environnan­ts. Le baroud, le karkabou, le zemmar ont mis en transe quelques visiteurs qui se sont laissés emporter par les rythmes. Il y avait également une exposition d’objets utilisés par les ancêtres dans leur quotidien (constructi­ons, lutte contre l’ensablemen­t afreg, cultures maraîchère­s, entretien des foggaras et des séguias, préparatio­n de nourriture­s, etc.) ainsi que des habits et des plats traditionn­els, du tissage et de la confection de paille et de produits agricoles locaux. Des activités artistique­s (art calligraph­ique, chansons, musiques, poèmes, citations, etc.) en langue amazighe ont été présentées par les élèves des établissem­ents scolaires et des adhérents des Maisons de culture et de jeunes. A signaler, toutefois, que certains patrons du secteur privé n’ont pas respecté le droit de leurs employés au congé payé ce samedi alors que, par ordonnance présidenti­elle, Yennayer est une journée chômée et payée. Des observateu­rs accusent l’inspection du travail qui n’a pas eu le reflexe de faire respecter la loi.

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