Un cachet particulier pour le Nouvel An amazigh
La célébration du NouvelAn amazigh 2969, qui coïncide avec le 12 janvier, revêt cette fois un cachet particulier. Les autorités de la wilaya n’ont pas tardé à lui vouer tout un programme culturel, riche, varié et touchant les principales villes comme Aïn Beida et Oum El Bouaghi. Des troupes folkloriques, habillées à l’ancienne, se sont produites sur les espaces publics. À Aïn Beida, malgré le froid, des troupes ont exécuté des danses, au rythme des gasbas et des bendirs. Les badauds, bravant le froid, se sont attroupés pour immortaliser l’événement sur leur portable. Le hall du théâtre régional a servi à une exposition de livres consacrés à l’identité amazighe ; des livres en langue berbère et d’autres en langue française racontent l’histoire des premiers habitants de l’Afrique du Nord. Certes, il y a peu d’engouement envers l’écriture en tamazight, car les gens n’appréhendent guère cette langue.
Il faut reconnaître que dans certaines régions de la wilaya d’Oum El Bouaghi, le parler chaoui a reculé de façon significative jusqu’à ne plus être compris par les nouvelles générations. Cela concerne les villes de Meskiana, d’Aïn Beida notamment. Seules continuent à se servir de la langue les vieilles personnes habitant encore la campagne et les petites villes comme Aïn Kercha, Aïn Fakroun, Dhalaâ, F’kirina. L’enseignement de la langue ne s’est pas bien ancré, car non dispensé dans toutes les écoles. Ceci étant dit, revenons aux festivités qui ont débuté jeudi et se poursuivront jusqu’à lundi aussi bien à Aïn Beida qu’à Oum El Bouaghi. En sus des expositions, plusieurs pièces de théâtre en langue amazighe seront présentées au public. Parmi les productions programmées, on relève celle du Théâtre régional d’Aïn Beida qui a été sacrée meilleure pièce au Festival du théâtre amazigh de Batna en décembre 2018. La pièce «Timenfella» (ce qui signifie les fils embrouillés) a été jouée en tamazight et en arabe lors de sa générale. Plusieurs conférences axées sur la langue et l’identité focaliseront l’intérêt du public. Des conférenciers venus des autres régions du pays aborderont des sujets propres à l’histoire et à la langue dans ses diverses variantes. À la bibliothèque Malek Bennabi du chef-lieu de wilaya, plusieurs films en berbère seront projetés au public. Enfin, n’omettons pas de signaler que sont exposés dans le hall de la maison de la culture les différents plats du terroir, les objets anciens, les costumes d’autrefois.