12 civils tués au Nord lors d’une attaque djihadiste
Douze civils burkinabè ont été tués jeudi à Gasseliki, village de la région du Sahel (nord), dans une «attaque terroriste», selon l’AFP citant un communiqué du ministère de la Sécurité rendu public vendredi. «Une trentaine d’individus armés ont perpétré, jeudi 10 janvier 2019, en milieu de journée, une attaque terroriste dans le village de Gasseliki (...). Cette attaque a fait 12 morts et 2 blessés», affirme le communiqué. Cette zone est en proie à des attaques djihadistes récurrentes. «Un grenier, une charrette et 6 boutiques ont également été incendiés», note le communiqué, ajoutant que «5 motocyclettes et plusieurs boeufs ont aussi été emportés par les terroristes, qui ont vite fait de se fondre dans la nature après leur forfait». «Des dispositions ont été prises pour un ratissage afin d’interpeller les assaillants», conclut le texte. «Le groupe de terroristes a saccagé des boutiques de commerçants et a tiré sur les gens qui s’étaient réunis pour le marché hebdomadaire», a déclaré une source locale.
DÉGRADATION
Le Burkina Faso est confronté depuis trois ans à des attaques djihadistes récurrentes de plus en plus fréquentes et meurtrières, notamment dans Le Burkina Faso est confronté depuis trois ans à des attaques djihadistes meurtrières le Nord. Le chef d’état-major la mort de 6 personnes dans des de Kompienga, région de l’Est. général des armées, Oumarou circonstances similaires dans la Cette double attaque perpétrée Sadou, a été limogé jeudi, alors même région de l’Est. Leur véhicule contre des civils a coûté la vie que les forces de sécurité n’arrivent a sauté à une trentaine de à 8 personnes. En octobre, au pas à enrayer les attaques. kilomètres de Fada N’Gourma, moins 6 policiers ont trouvé D’abord concentrées dans le chef-lieu de la région de l’Est, la mort dans l’explosion d’un nord du pays, ces attaques se sur un engin explosif artisanal, engin artisanal à Sollé, au nord sont ensuite étendues à d’autres au moment où ils se rendaient du pays, près de la frontière régions, dont celle de l’Est, en urgence à Pama (100 km de malienne. La capitale Ouagadougou frontalière du Togo et du Bénin. Fada N’Gourma), dont le poste a été frappée par trois Depuis le 1er janvier, l’état d’urgence de gendarmerie venait d’être attaques qui ont fait au total a été décrété dans 14 attaqué par des hommes armés. près de 60 morts. La dernière provinces (sur 45), réparties sur Dans la nuit du vendredi 14 au a été perpétrée en mars dernier. six régions ayant enregistré des samedi 15 septembre dernier, Elle a ciblé l’état-major attaques djihadistes. Mi-août deux attaques terroristes ont des armées et l’ambassade de 2018, 7 membres des forces de été perpétrées dans les villages France. Les attaques attribuées l’ordre burkinabè ont été tués de Diabiga à 60 km de Pama et aux groupes terroristes ont fait dans l’explosion d’un engin Kompienbiga (15 kilomètres de plus de 270 morts depuis 2015 artisanal, 15 jours après, c’est Pama), relevant de la province dans l’ensemble du pays. Les Etats-Unis sont «optimistes» sur la possibilité que les Kurdes syriens soient protégés malgré le retrait américain de Syrie, tout en garantissant aux Turcs «le droit à défendre leur pays des terroristes», a déclaré, hier à Abu Dhabi, le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo,cité par l’AFP. «Nous sommes confiants sur la possibilité d’arriver à ce double objectif», a-t-il soutenu. Le chef de la diplomatie américaine s’est entretenu hier au téléphone avec son homologue turc, Mevlut Cavusoglu. L’annonce en décembre du retrait des militaires américains déployés en Syrie pour combattre l’organisation Etat islamique (EI) a été saluée par la Turquie mais a fragilisé la situation des combattants kurdes qui ont lutté aux côtés des Etats-Unis contre le groupe djihadiste. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, menace en effet de lancer une offensive militaire dans le nord de la
Syrie pour chasser ces combattants, membres de la milice Unités de protection du peuple (YPG) que la Turquie considère comme des «terroristes». Depuis, Mike Pompeo a dit vouloir s’assurer que «les Turcs ne massacrent pas les Kurdes», et Washington a même fait de leur protection une condition du retrait américain, suscitant la colère d’Ankara. La Turquie, qui redoute de voir se créer à ses portes un embryon d’Etat kurde, qui raviverait les velléités séparatistes sur son propre territoire, affirme désormais que son offensive pourrait ne pas attendre le départ des soldats américains. «Nous reconnaissons aux Turcs et au président Erdogan le droit de défendre leur pays des terroristes», a dit Mike Pompeo à Abu Dhabi. «Nous savons que ceux qui se battent avec nous depuis tout ce temps méritent aussi d’être protégés», a-t-il ajouté. «Beaucoup de détails restent à régler, mais je suis optimiste quant à la possibilité de parvenir à un bon résultat.» Et de poursuivre : «Protéger les Turcs contre des menaces terroristes légitimes et éviter tout risque important pour les hommes qui ne représentent pas une menace terroriste pour la Turquie.» Interrogé sur la possibilité de faire vraiment la distinction, parmi les Kurdes de Syrie et notamment au sein des miliciens des YPG, entre «terroristes» et «non terroristes», le chef de la diplomatie américaine a répondu : «Oui, je crois que nous pouvons faire cela.» R. I.
Depuis le 1er janvier, l’état d’urgence a été décrété dans 14 provinces (sur 45),
réparties sur six régions ayant enregistré des attaques djihadistes.