El Watan (Algeria)

Des candidats réclament une commission d’enquête

- Asma Bersali

Les résultats du concours pour le poste de notaire, organisé en avril dernier, après 12 ans de blocage, suscitent l’indignatio­n dans les rangs des candidats. Près de 150 personnes, dont celles «exclues» de cet examen, ont tenu un sit-in samedi, devant la maison de la presse Tahar Djaout (Alger), afin de dénoncer des «dépassemen­ts» dans les listes des résultats.

Dans une déclaratio­n rendue publique et dont nous détenons une copie, les protestata­ires formulent une série de revendicat­ions. Ils réclament de diligenter une commission d’enquête sur les PV des délibérati­ons des examens écrits et oraux afin d’élucider tous les dépassemen­ts dans les résultats affichés. «J’ai fait une prestation écrite et orale à la limite de la perfection. J’ai même été déclaré avoir réussi mon examen. A l’affichage, j’ai été surpris ainsi que plusieurs autres candidats, exclus. Pire, certains dont les noms sont affichés m’avaient déclaré qu’ils n’avaient pas bien répondu, que ce soit à l’épreuve orale ou écrite. C’est juste une injustice», s’exclame Brahim, un des candidats lésés. Se constituan­t en un collectif national, les recalés de ce prestigieu­x concours réclament l’annonce publique des résultats des épreuves écrites et orales de tous les candidats. Ils demandent également une enquête sur la présence de noms de fils et de membres de familles d’anciens notaires et de juges dans la liste des candidats ayant réussi. Ils réclament l’établissem­ent de nouveaux résultats prenant en considérat­ion l’épreuve écrite seulement et d’établir une liste d’attente comprenant tous les candidats ayant réussi et en dernier ne pas ouvrir de nouveau concours jusqu’à épuisement de cette liste d’attente. Pour rappel, le ministère de la Justice avait annoncé, en mai dernier, la tenue de l’épreuve écrite de ce concours pour le 28 juin 2018. Ce concours, qui se fait rare dans le corps des profession­nels de la justice, est suivi d’une formation et d’un stage. D’une durée globale d’une année, cette formation est obligatoir­e en vue d’obtenir l’agrément nécessaire pour exercer le métier de notaire.

Ce concours était ouvert à tous les diplômés en droit âgés de plus de 25 ans.

Pour y voir plus clair dans cette affaire, nous avons tenté de joindre le ministère de tutelle, en vain. Les protestata­ires disent, dans leur communiqué, qu’ils ne se tairont pas. En plus du président de la République et du ministre de la Justice et garde des Sceaux, ils comptent solliciter toutes les instances nationales pour mettre au clair les résultats de ce concours.

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