Un scandale qui ne dit pas son nom
A la résidence universitaire des 500 lits, des agents de la brigade économique ont consulté des dossiers professionnels de certains salariés «privilégiés», absents de leurs postes de travail sans motif valable,
mais qui touchent leurs salaires régulièrement.
Un nouveau scandale vient d’éclater au secteur des oeuvres universitaires de la wilaya de Khenchela. La brigade économique de la police judiciaire de la wilaya a été saisie récemment par le parquet pour enquêter sur une affaire de dilapidation des deniers publics au niveau de la Direction des oeuvres universitaires (DOU) de Khenchela, a-t-on appris de source proche du dossier.
Des policiers se sont rendus jeudi matin à la résidence universitaire de 500 lits, située sur la route de la station thermale Hammam Salihine, où ils ont consulté des dossiers professionnels de certains salariés «privilégiés», absents de leurs postes de travail sans motifs valables, mais qui touchent leurs salaires régulièrement et à date fixe depuis des années, avec la complicité de leurs responsables directs.
Nos sources indiquent, d’ailleurs : «Parmi les personnes dont les noms figurent sur la liste des enquêteurs, on trouve le fils d’un ex-patron de la Fonction publique dans la wilaya, qui a été recruté en novembre 2016, mais personne ne le connaît !» Selon les mêmes sources, «presque 20 employés sont concernés par cette enquête préliminaire qui s’étendra à d’autres résidences universitaires». Le mois passé, le directeur des oeuvres universitaires et un chef de service ont comparu devant le juge d’instruction près le tribunal de Khenchela, suite à une enquête entamée, il y a plus de 5 mois, concernant des affaires liées à la mauvaise gestion et à la dilapidation de deniers publics.
De nombreuses affaires au sein de la direction des oeuvres universitaires ont fait l’objet d’une enquête des services spécialisés durant le deuxième semestre de l’année 2018, dont la passation de marchés contraires à la réglementation, location des foyers des résidences universitaires en l’absence d’une commission des oeuvres sociales, seule habilitée à louer ces locaux par appel d’offres, et acquisition illégale du sacrifice de l’Aïd par la section syndicale de la résidence «Fatima Soufi», où le syndicat a changé son activité en exerçant celle de commission des oeuvres sociales, avec l’accord de l’administration.