Des enseignantes agressées à Ras El Miad
Elles sont une cinquantaine d’enseignantes à refuser de rejoindre leurs postes de travail suite à de nombreuses
agressions et tracasseries dont elles seraient victimes depuis des semaines.
Des enseignantes du primaire, du moyen et du secondaire de plusieurs matières, affectées dans les établissements scolaires de Ras El Miad, laquelle est une immense commune agropastorale située à l’extrême sudouest de la wilaya de Biskra, à plus de 140 km du chef-lieu, refusent de rejoindre leurs postes de travail suite à de nombreuses agressions et tracasseries dont elles seraient victimes depuis des semaines, a-t-on appris. Accompagnées de leurs parents, elles se sont rassemblées hier matin devant le siège de la direction de l’Education pour solliciter une entrevue avec le directeur de cette institution et lui expliquer de vive voix la dégradation de leurs conditions de travail et les difficultés qu’elles endurent du fait de l’insécurité et du manque de protection des logements de fonction qu’elles occupent. «Nous sommes apparemment en présence d’une population rustre, machiste, brutale et hostile, refusant que des enseignantes venues d’ailleurs encadrent ses enfants. Dernièrement, des énergumènes ont investi nos chambres à 1 h, créant un état d’épouvante indescriptible. Nous avons dû alerter les gendarmes. On nous invective et nous insulte dans la rue et même les transporteurs refusent de nous porter aide. Notre situation est invivable et beaucoup d’entre nous pensent à démissionner si des mesures concrètes ne sont pas prises pour nous protéger», témoigne l’une des concernées. Selon Fouzi Djoudi, coordinateur du Cnapeste, qui suit de près cette affaire, elles seraient une cinquantaine d’enseignantes travaillant à Ras El Miad et subissant des harcèlements de toutes parts. «Elles n’en peuvent plus des agressions verbales et physiques dont elles sont victimes au quotidien. Nous espérons que le directeur de l’éducation, en coordination avec les chefs des établissements scolaires, des autorités locales et des services de sécurité, trouvera les solutions adéquates afin de mettre fin à l’hostilité et aux violences dont ces fonctionnaires font l’objet et de leur permettre de travailler dans la sérénité et la sécurité», souligne le syndicaliste.