L’endroit du monde à l’envers
Imaginons. A cause des inégalités sociales, d’une représentation politique truquée, de l’impunité des puissants et d’une énorme pression fiscale sur les travailleurs, les manifestations en France continuent et le gouvernement propose d’interdire les manifestations. La répression s’intensifie et les forces de l’OTAN, pour défendre la démocratie, s’en mêlent, aident les insurgés en leur fournissant des armes et de la logistique, envoient des militaires déguisés en civil épauler les émeutiers et financent des groupes terroristes pour faire tomber le gouvernement. Avec l’aval prudent de l’ONU, des avions commencent à bombarder des cibles gouvernementales, la Présidence, le ministère de la Défense, BFM TV, l’appartement de l’imam Chalghoumi et les livres de Boualem Sansal, prétextant l’utilisation de gaz chimiques par le régime français. Au bout de quelques mois, la France est installée dans le chaos. Ruines fumantes et destructions massives, enfants errants dans les rues et pénuries alimentaires. A Paris, Macron a été débusqué par des opposants armés dans le réseau des égouts, mais réussit à fuir en Algérie sans sa femme grâce à la complicité de jeunes des banlieues du 94. BHL tente de faire la même chose en invoquant ses origines algériennes, mais il est arrêté par les gardescôtes dans une embarcation clandestine et donné aux poissons, qui refusent de le manger et le refilent aux méduses. Une vague de migrants français s’en suit, ils sont reçus au Maghreb et des camps sont montés au Maroc, en Algérie et Tunisie, financés en partie par la fondation Rebrab. Pendant que Macron apprend la brasse au Club des Pins, le calme revient peu à peu, des négociations sont organisées sous l’égide du DRS, Dieudonné est nommé président du comité de sauvegarde de la France et la reconstruction du pays commence grâce aux Chinois installés en Algérie. Dans un message lu en son nom, le président Bouteflika a rappelé que l’histoire c’est comme la loubia, elle est toujours meilleure le lendemain.