El Watan (Algeria)

L’Arabie Saoudite affiche son optimisme

- Z. H.

Malgré un nouveau repli des prix du pétrole constaté hier, après plusieurs séances de cotation en nette hausse, le chef de file de l’Organisati­on des pays exportateu­rs de pétrole (OPEP) affiche son optimisme quandt à une reprise des cours, dans le sillage des coupes opérées par l’Organisati­on et ses alliés depuis le début de l’année en cours. L’Arabie Saoudite estime ainsi que l’OPEP et ses partenaire­s sont sur la bonne voie pour équilibrer le marché via les coupes pétrolière­s, dans un contexte ou les prix du baril ont augmenté de 20% depuis leur plus bas niveau en deux ans atteint en décembre 2018. Le ministre saoudien de l’Energie, Khalid Al Falih, a déclaré que la coalition de l’OPEP, qui a entamé la réduction de la production afin de réduire l’engorgemen­t du marché, «en ferait plus si nécessaire».

Par ailleurs, alors que le pétrole a poursuivi son recul dans un contexte de forte croissance de l’offre de schiste aux Etats-Unis, le ministre saoudien a souligné que l’OPEP n’a aucune querelle avec le schiste américain et voit même dans les réductions de production de l’OPEP et de ses alliés une aide directe aux foreurs américains. «Les mesures que nous avons prises rapidement en décembre et que nous voyons mises en oeuvre en ce moment même sont une bouée de sauvetage pour les producteur­s américains de schiste», a déclaré Khalid Al Falih lors d’une conférence à Abou Dhabi.

Le ministre saoudien de l’Energie et ses collègues des pays membres de l’OPEP, ont réaffirmé, dernièreme­nt, la cohésion de l’Organisati­on, estimant que les restrictio­ns actuelles à la production de pétrole étaient suffisante­s pour éliminer une surabondan­ce et que la coalition resterait soudée si des ajustement­s supplément­aires étaient nécessaire­s.«Nous en avons assez fait et avons été décisifs dans notre action, non seulement de la part du royaume, mais aussi d’autres pays», a déclaré M. Al Falih. «La Russie a démarré plus lentement que je l’aurais souhaité, mais elle l’a déjà fait et, comme en 2017, elle rattrapera son retard et contribuer­a de manière positive à l’équilibre du marché», ajoute-t-il encore.

Pour Bloomberg, le défi de l’Arabie Saoudite ne se limite pas à équilibrer l’offre et la demande ; le royaume doit également faire face à l’insistance du président américain, Donald Trump, pour que l’OPEP maintienne le robinet du pétrole ouvert et les prix bas.

Il est à rappeler que l’OPEP a décidé de réduire la production de pétrole cette année pour soutenir les prix. Le groupe et ses alliés ont annoncé qu’ils commencera­ient à réduire de 1,2 million de barils/jour leur production ce mois-ci afin de stabiliser le marché. Malgré ces assurances, certains analystes alimentent le doute sur la capacité de l’OPEP à éponger le surplus de brut. «Plusieurs obstacles jettent une ombre sur le maintien de la période actuelle de hausse des prix», a déclaré Stephen Brennock, analyste chez PVM Oil Associates Ltd à Londres, cité par Bloomberg. «La production du cartel pétrolier devrait encore dépasser la demande de son brut au premier semestre de cette année.» Ce qui donne, selon lui, des raisons de douter de la résistance sur le long terme des membres de l’OPEP, face au contexte de surabondan­ce persistant­e.

Hier dans la matinée, le prix du West Texas Intermedia­te pour livraison en février a baissé de 1,16 dollar à 50,43 dollars le baril sur le New York Mercantile Exchange et s’échangeait à 50,61 dollars, avant de redresser dans l’aprèsmidi. Le prix du brent pour le règlement de mars a chuté également de 1,06 dollar à 59,42 dollars le baril sur le marché londonien ICE Futures Europe, avant de se hisser au-dessus de 60 dollars. Il avait gagné 6% la semaine dernière.

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