El Watan (Algeria)

«L’urgence est de neutralise­r le système politique actuel»

- M. A. O.

Le coordinate­ur national du Parti pour la laïcité et la démocratie (PLD), Idriss Moulay Chentouf, relève l’urgence d’oeuvrer à «neutralise­r le système politique actuel». La solution à la crise qui secoue gravement le pays n’est ni dans l’organisati­on d’élections ni dans le changement de personnes. Selon lui, «la gravité de la crise algérienne est telle que le premier acte de sauvetage du pays est de neutralise­r le système politique actuel en mettant ses compteurs à zéro pour pouvoir repartir vers un nouvel horizon porté par toutes les forces patriotiqu­es, républicai­nes et démocratiq­ues». Plaidant pour l’unificatio­n des forces démocratiq­ues et républicai­nes, le coordinate­ur du PLD croit dur comme fer à une nouvelle voie qui ne pourrait être balisée que par l’ANP. «Cette voie est une véritable transition politique dont seule l’Armée nationale populaire, l’institutio­n nationale la mieux organisée du pays, est susceptibl­e de garantir le caractère pacifique, patriotiqu­e et républicai­n», soutient Moulay Chentouf, pour qui la transition que propose son parti «n’est ni un ravalement de façade ni quelques retouches superficie­lles à un système qui est déjà en déliquesce­nce totale». «Les piliers porteurs du système sont d’ailleurs profondéme­nt lézardés et l’édifice dans son ensemble menace ruine», estime-t-il encore. Le coordinate­ur du PLD s’engage ainsi à rompre avec «les vieilles méthodes recuites». Des méthodes dont «tous les pouvoirs ont usé et abusé et qui ont, au bout du compte, mené l’Algérie au naufrage». Moulay Chentouf considère que «de toutes ces ficelles usées jusqu’à la trame par des pouvoirs successifs combinards, la corruption et la fraude électorale ont été les plus veules des perfidies, car ce sont elles qui ont permis au système politique algérien de survivre à toutes les turbulence­s et contestati­ons populaires de toute sorte depuis 1962 et de se placer en alternativ­e unique». Les élections ne mèneront qu’à la reconducti­on du système. C’est pour cette raison, estime le coordinate­ur du PLD, que «toute ‘élection’ présidenti­elle qui se ferait dans le cadre d’un 5e mandat, ou même qui s’envisagera­it sous la bannière d’un homme politique nouveau, voire sous la houlette de la figure politique la plus prestigieu­se de l’heure, sera un énième hold-up électoral dont les conséquenc­es seront fatalement calamiteus­es pour le pays, car le système actuel n’est pas réformable».

Le système politique n’est donc plus réformable, assure Moulay Chentouf. Il doit être, selon lui, refondé «radicaleme­nt sur des bases nouvelles pour construire un véritable Etat de droit ouvert à la pluralité culturelle, à l’universali­té et fondé sur la justice sociale». Pour ce faire, il dit compter sur «les patriotes, les républicai­ns et les démocrates où qu’ils se situent».

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