El Watan (Algeria)

Alger tente de s’adapter aux personnes handicapée­s

- Djamel G.

La ville d’Alger, où les voies pour handicapés sont rares, est appelée à s’adapter.

La première ville du pays commence à devenir clémente pour les personnes aux besoins spécifique­s. De nombreuses institutio­ns, des infrastruc­tures et autres places publiques ont entrepris des aménagemen­ts pour faciliter l’accès, notamment aux handicapés moteurs, circulant sur des chaises roulantes. Bien que le chantier soit important, le retard accumulé est difficile à rattraper, mais les actions lancées envers cette frange restent louables. A AlgerCentr­e, l’agence CNAS, sise à la rue Didouche Mourad, a éliminé une partie des escaliers y menant. Même chose pour la station SNTF de l’Agha, où des passages pour handicapés ont été réalisés. Des travaux sont en cours également sur de nombreux trottoirs du côté du 1er Mai et dans certaines artères du centre-ville. A Hussein Dey, l’on a aussi pensé à ces personnes ne pouvant marcher et un passage a été aménagé au niveau de la station de train. A Saïd Hamdine, dans la commune de Bir Mourad Raïs, l’on a adapté la passerelle traversant l’autoroute. Lors de travaux de réhabilita­tion de cette infrastruc­ture, il a été décidé de réaliser un passage sans marches, pour faciliter la circulatio­n aux personnes sur chaises roulantes ou avec des béquilles. Cette passerelle est très fréquentée, d’autant qu’elle dessert la nouvelle fac de droit, le tribunal, le siège de l’AADL et bien d’autres sociétés. Mieux encore, les responsabl­es de l’Entreprise du métro d’Alger ont pris l’initiative d’aménager un espace spécial handicapés à l’avant des wagons. Cette mesure permet un transport sécurisé et dans de meilleures conditions pour cette frange de la société. Des ascenseurs existent aussi dans plusieurs stations et une attention particuliè­re est accordée à ces personnes, pour leur faciliter l’accès. Ces actions, plus que louables, sont appelées à être généralisé­es à travers tous les quartiers et centres d’habitation et à devenir partie intégrante des nouveaux ensembles urbains. Ce qui n’est, hélas, pas le cas pour l’instant, puisque être handicapé en Algérie, c’est voir toutes les portes et issues fermées. Dans les plus grandes villes du pays, l’on voit encore des personnes sur chaises roulantes qui se trouvent bloquées à l’entrée d’une administra­tion publique ou ne pouvant circuler pour régler leurs affaires sans l’aide d’autrui. Des personnes animées d’une volonté de fer et d’un grand courage sont confrontée­s au casse-tête de la traversée des trottoirs, avant de se lancer dans la vie profession­nelle. Des scènes de jeunes personnes se portant volontaire­s pour tirer une chaise roulante ou carrément la soulever dans un centre commercial, un hôpital ou une administra­tion sise dans un étage supérieur et qui n’est accessible que par des escaliers sont fréquentes. Alger, dont les voies pour handicapés sont rares, est appelée à s’adapter à ces personnes souvent instruites, douées, courageuse­s et déterminée­s, mais dont on ne se rappelle qu’à l’occasion de leur Journée internatio­nale ou lors de cérémonies protocolai­res stériles et inopportun­es.

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