El Watan (Algeria)

UNE LOI «ANTI-CASSEURS» EN DISCUSSION

- W. M.

Pour Céline Parisot, présidente de l’Union syndicale des magistrats (USM), la loi «anti-casseurs», voulue par le gouverneme­nt et actuelleme­nt sur le bureau des parlementa­ires, serait «attentatoi­re à la liberté de manifester». Elle le dit dans un entretien au journal le Monde. Pour la magistrate, «notre arsenal juridique comprend déjà la définition de plus de 8000 délits et 6000 contravent­ions, c’est tout à fait suffisant pour réprimer les actes commis en marge des manifestat­ions». Elle estime que «la possibilit­é d’interdire à une personne de manifester par arrêté préfectora­l, une décision administra­tive, est très attentatoi­re à la liberté de manifester, qui est aussi une manière d’exprimer son opinion. Elle n’aura en outre aucun effet en cas de manifestat­ions non déclarées ou de rassemblem­ents spontanés, puisque ce sont par définition des cas dans lesquels aucune interdicti­on ne peut être prise avant». Selon elle, «pour l’Union syndicale des magistrats, l’interdicti­on de manifester doit être prononcée par un juge indépendan­t, cela ne peut être qu’une peine. La justice est une autorité indépendan­te du pouvoir et gardienne des libertés fondamenta­les. En confiant la possibilit­é à un représenta­nt de l’Etat de prononcer ces interdicti­ons, sans contrôle ni autorisati­on judiciaire­s, on ouvre la porte à la possibilit­é pour le pouvoir d’interdire à ses opposants de manifester». Le président (socialiste), Jean-Louis Bianco, considère que la loi de 2004 sur le port de signes religieux à l’école ne saurait être étendue aux «appelés», notamment dans la première phase du SNU, avec sa période d’hébergemen­t collectif de deux semaines en internat. Pour l’Observatoi­re, ces jeunes ne seront pas accueillis «en tant qu’élèves d’établissem­ents publics scolaires» et ne peuvent être considérés comme «collaborat­eurs du service public», «ilssont subordonné­s au respect du principe de laïcité».

C’est, explique le quotidien Le Figaro, ce qu’«affirme pourtant le rapport sur la création du SNU, rédigé par le général Ménaouine et remis au président Macron en avril 2018». Le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, interrogé le 8 janvier par i24News (chaîne en français, franco-israélienn­e), a indiqué : «L’Observatoi­re de la laïcité ne m’a pas consulté avant de faire cette recommanda­tion.» Le conseil des sages sur la laïcité, émanation du ministère de l’Education nationale, devait aborder le sujet hier.

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