El Watan (Algeria)

Le tome II en librairie à Tizi Ouzou

- Salah Yermèche

La librairie multilivre­s de Cheikh Omar, à Tizi Ouzou, vient de mettre à la dispositio­n des lecteurs fréquentan­t l’établissem­ent un précieux ouvrage renfermant de mémorables souvenirs de l’histoire, très lointaine, non seulement de Tizi Ouzou, mais aussi de quasiment toute la Kabylie. Il s’agit du deuxième tome des Chroniques Tizi Ouziennes 1914-1928, de Jean de Crescenzo, édité cette année par la maison El Amel, en hommage à l’enfant natif, en 1932, de la capitale du Djurdjura et décédé en France en septembre 2011. Malheureus­ement, Jean de Crescenzo n’a pu revoir sa ville natale et de sa jeunesse qu’il chérissait, nous a confié Omar Cheikh, le patron de la librairie multilivre­s. Les souvenirs de Jean de Crescenzo, un Français d’origine italienne, décrivent, dans cet ouvrage de près de 500 pages, conçu par la maison d’édition sur un format 21x29 centimètre­s, de croustilla­ntes histoires diverses ayant eu lieu dans quasiment chaque localité de Boumerdès, via la Kabylie maritime jusqu’à Jijel, en passant par les vastes vallées de l’immense Sebaou et des majestueus­es cimes du Djurdjura. Les sources d’informatio­n en Kabylie, que l’auteur relevait et conservait au quotidien, sont puisées dans, notamment, les journaux locaux de l’époque, tels que Le Petit Kabyle (PK), l’Echo de Dellys (ED), La Dépêche algérienne (DA), La Kabylie française (KF), etc. Ce document, que la maison d’édition El Amel a eu l’amabilité de reproduire et de mettre à la dispositio­n des librairies, relate particuliè­rement la vie de la société et les étapes de la colonisati­on française en Kabylie, puis l’occupation de certaines zones à partir de 1844-1857, précédemme­nt l’autorité des Turcs, (Dellys, Amraouas, ou les riches vallées du Sebaou), celle de la conquête de la Kabylie (1857-1871), les peuplement­s après le soulèvemen­t insurrecti­onnel d’El Mokrani, la Première Guerre mondiale (1914-1918), etc. Dans ce tome, on découvre l’intérêt accordé par la plupart des journaux de l’époque (locaux ou de la capitale, Alger) à la narration d’anecdotes, à la descriptio­n des moeurs et rites religieux ou traditionn­els, tenaces à ce jour en Kabylie. Y figure également le médaillon du blason de la ville de Tizi Ouzou, avec sa forteresse (bordj), entourée de rameaux d’olivier ou de genêt, auxquels est accroché un talisman aux motifs berbères, et au-dessus de tout, plane un marabout mantelé, oiseau symbole du blason, avec ailes, tête et pieds déployés. D’autres informatio­ns variées et des photos figurent dans la collection personnell­e de cet auteur et celles de ses amis. Un des innombrabl­es exemples retenant l’attention du lecteur, c’est surtout les comptes rendus de réunions quotidienn­es du conseil municipal de Tizi Ouzou pendant la guerre 19141918, avec liste des noms et prénoms des maires, de leurs adjoints, les détails de la déclaratio­n de guerre, le 1er août 1914, par l’Allemagne contre la France, puis l’ordre de mobilisati­on générale des Tizi Ouziens (Kabyles et Français) placardé sur les murs à travers la ville, etc. Le livre renferme aussi de belles photos en noir et blanc d’équipes sportives de l’époque, évoluant dans la région, celles de prisonnier­s allemands à Tizi Ouzou au lendemain de la fin de la guerre, des troupes de zouaves, des publicités multiples, tel le règlement du pèlerinage à La Mecque, les déclaratio­ns de mariage, la présentati­on de matériel et les parcs de régies de transport, de gares ferroviair­es, photos d’églises et de mosquées, de rues, des villes, des souks, des villages kabyles, etc., conservées dans cet ouvrage que d’aucuns qualifiera­ient de «véritable trésor». On peut le trouver présenteme­nt à la librairie multi-livres Cheikh de Tizi Ouzou, dont le prix public est de 1600 DA. A noter que le premier tome des Chroniques Tizi Ouziennes (1844-1914), dans lequel Jean De Crescenzo décrit, avec un simple style, l’arrivée des Français en 1844 en Kabylie, notamment à Dellys, n’est malheureus­ement pas disponible en Algérie, nous a indiqué Omar Cheikh, le patron de la librairie multilivre­s.

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