El Watan (Algeria)

LE CONSEIL PRÉSIDENTI­EL AU BORD DE L’ÉCLATEMENT

- LIRE L’ARTICLE DE Z. C.

Le chef de l’Unsmil, Ghassan Salamé, a récemment exprimé ses inquiétude­s quant à la situation dans le sud de la Libye, où il a été enregistré, selon lui, «une activité très fréquente de groupes terroriste­s», notamment de Daech.

En 2017, Youcef Cherfa était ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville. En visite de travail et d’inspection dans la wilaya de Blida au mois de juillet 2017, il avait annoncé que 16 000 logements étaient programmés pour leur distributi­on à partir de septembre 2017 et jusqu’en juin 2018. Le ministre semblait sûr de lui et faisait même l’«apologie» du programme présidenti­el par rapport au secteur du logement.

Le hasard a voulu que Youcef Cherfa soit désigné plus tard wali de Blida.

Aujourd’hui, il ne peut que constater que toutes les promesses qu’il avait faites sont tombées à l’eau ! Le secteur du logement, particuliè­rement l’AADL, va mal. A chaque fois qu’on avance des dates, elles ne sont jamais respectées, et ce, au détriment des souscripte­urs, qui attendent depuis plusieurs années. Les souscripte­urs AADL2 de la wilaya de Blida, pour ne parler que de ceux-là, ne savent plus à quel saint se vouer pour obtenir enfin les clés de leurs logements. Sur près de 20 000 souscripte­urs, la moitié ne sont pas encore fixés sur leur sort, puisque les assiettes foncières font défaut et il est impossible, pour le moment, de réaliser le quota nécessaire en fonction de la demande. Dernièreme­nt, plusieurs familles originaire­s de la cité Drioueche avaient organisé un sit-in pour protester la réalisatio­n de 4000 logements de type locationve­nte sur leurs terres. Mais le comble est que l’AADL n’a jamais daigné informer ses souscripte­urs par rapport aux flagrants retards ou aux projets de réalisatio­n qui n’ont jamais vu le jour. «Il y a vraiment anguille sous roche. Le silence de l’AADL et le manque de transparen­ce qui la caractéris­e en dit long sur sa gestion chaotique. Une chose est sûre, ses hauts cadres sont bien payés, et surtout bien logés. Une seule victime, le souscripte­ur», insiste-t-on. «On nous a promis que nos logements de Sidi Serhane, sur les hauteurs de Bouinan, devaient être prêts et habitables au mois de mars 2018. Aujourd’hui, soit une année après, les travaux piétinent encore et le taux de réalisatio­n oscille entre 20% et 70% (en fonction des bâtiments). Il manque aussi les équipement­s publics, l’installati­on des VRD, le réseau d’eau potable… Du coup, nous devons encore patienter des années, vu la cadence des travaux de réalisatio­n», regrette Benabed Kamel, souscripte­ur de Blida au programme AADL2. Et de poursuivre : «Je consacre un budget de 30 millions de centimes annuelleme­nt à la location, et là, je suis dans l’incapacité de renouveler le contrat. Je me suis engagé dans la location car on nous a donné un délai par rapport à la réalisatio­n de nos logements. Nos ministres et l’AADL ne tiennent pas leurs promesses. Tant pis pour le simple citoyen qui aspire juste à un droit. Dommage !»

SIDI SERHANE, UN SITE DANGEREUX

Autre problème à Sidi Serhane, 5000 logements AADL2, en cours de constructi­on, sont implantés au-dessus d’une carrière d’argile expansée appartenan­t à un privé, sur un terrain fragile et pouvant connaître un glissement à tout moment. Déjà, des glissement­s partiels se sont produits non loin du chantier et près des bases de vie appartenan­t à des entreprise­s chinoises. «Je me demande sur quelle base l’AADL a choisi ce site pour y implanter un nombre très important de logements, alors que la nature du sol ne s’y prête pas. C’est pourtant flagrant, du moment que le site est implanté au-dessus d’une carrière», insiste Abderrahim Bouzorine, ingénieur en génie civil. Pour rappel, c’est l’ancien Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui a procédé, en 2015, à la pose de la première pierre pour la constructi­on de 5000 logements AADL à Sidi Serhane, à sept kilomètres de la ville de Bouinan. Depuis cette date, aucun ministre n’a visité ce chantier, alors que les autres sites sont souvent inspectés par les officiels. Une abstention qui en dit certaineme­nt long sur le mauvais choix du terrain de Sidi Serhane.

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L’ancien ministre de l’Habitat est désormais wali de Blida

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