Même le bois mort donne de l’énergie
Imaginons. Avec ou sans 5e mandat, à la fin de l’année 2019, l’économie n’a toujours pas décollé, même avec les millions de voitures produites en importation SKD. Les recettes des hydrocarbures ont baissé, pas seulement à cause des prix à l’international, mais aussi par l’importante consommation interne, et à part quelques pommes de terre de Oued Souf exportées au rabais vers le Kazakhstan, rien n’est venu compenser les pertes financières. Les réserves de change ont fondu comme du smen dans un micro-ondes et les deniers euros ont été offerts à l’équipe nationale de football pour faire oublier le reste en essayant de gagner la Coupe d’Afrique. C’est la crise. Pour couvrir l’énorme budget de fonctionnement de l’Etat et de ses satellites, l’imprimante à billets fonctionne H24, finit par chauffer et rendre l’âme. Entre-temps, à cause de la fabrication de monnaie sans contrepartie productive, c’est l’hyper inflation, la banane atteint le prix de 5000 DA le kilo, le café dans les cafés est à 500 DA, le sac de ciment est à 20 000 DA, les voitures Tahkout se négocient à 3 milliards et un F2 à Bab Ezzouar sans eau et avec vue sur le peuple se loue à 200 000 DA le mois, payé par semaine à cause de l’inflation hebdomadaire. Seul le pain, pour des raisons politiques, reste fixé à 20 DA, tout le monde ne mange donc que du pain, se lave avec du pain et construit sa maison en pain, ce qui fait qu’à chaque pluie, les gens ont l’impression d’habiter dans un beignet. Le mécontentement règne et les forces de sécurité obligées de sévir à raison d’une émeute par heure, hors inflation. Dans les campagnes, le froid a pris la place des responsables à cause d’une pénurie de gaz. La population finit par récupérer tous les cadres en bois du Président et les brûle pour se chauffer. Justement, dans un message lu en son nom, le Président annonce que les forces malveillantes sont à l’oeuvre, mais n’entameront pas la détermination du peuple algérien à rester assis face aux difficultés.