El Watan (Algeria)

LA VIEILLE GARDE D’ALI HADDAD À L’ASSAUT

● Dès sa prise de fonction, Moncef Saïd Othmani a fait l’objet d’une campagne diffamatoi­re d’une rare violence par certains vice-présidents aux objectifs inavoués visant à maintenir la mainmise sur le FCE comme par le passé.

- Saïd Rabia

Grand cafouillag­e au Forum des chefs d’entreprise (FCE). Le président par intérim, Moncef Saïd Othmani, vient de jeter l’éponge alors qu’il était en pleine préparatio­n de l’élection à la présidence de l’associatio­n suite à la démission de l’ex-président, Ali Haddad. C’est la vieille garde de ce dernier qui tente d’en prendre le contrôle. Les choses se passent dans la violence et la menace, selon les dires de M. Othmani qui a présenté, avant-hier après-midi, sa démission. Il était venu pour assurer la présidence par intérim du FCE, suite à la sollicitat­ion de nombreux membres de l’organisati­on. Son installati­on s’était faite, écrit-il, à l’issue d’un vote unanime du conseil exécutif.

L’objectif était surtout d’assurer la continuité des activités du FCE et «l’organisati­on de l’élection du futur président, conforméme­nt aux statuts et au règlement intérieur de notre associatio­n». Seulement, dès sa prise de fonction, et contre toute attente, Moncef Saïd Othmani a fait l’objet d’une campagne diffamatoi­re d’une rare violence par certains vice-présidents aux objectifs inavoués visant à maintenir la mainmise sur le FCE comme par le passé. «Un climat délétère» qui, selon lui, ne l’a pas découragé dans la poursuite de sa

«mission de préparatio­n de l’organisati­on des élections fixées pour le 24 juin 2019 dans le strict respect des règles régissant l’organisati­on patronale». «Mon engagement total à mener à terme ces élections dans les meilleures conditions n’a malheureus­ement pas été possible du fait du comporteme­nt agressif et irresponsa­ble de certains vice-présidents, amenant l’un d’entre eux à porter atteinte à ma dignité en proférant à mon endroit des insultes et me menaçant physiqueme­nt», affirme Moncef Saïd Othmani en ajoutant : «Et tout ceci en présence de témoins membres du Forum.» Dans sa lettre de démission, le désormais ex-président par intérim du FCE indique qu’il a été destinatai­re d’une correspond­ance de l’un des candidats, en l’occurrence Samy Agli, l’«accusant de partialité dans le cadre du vote des délégation­s». Ce qu’il réfute bien évidemment en soutenant que «cette allégation infondée intervient suite au rejet, par ses soins, de certains dossiers de vote des délégation­s non conformes à la procédure arrêtée à cet effet et portée à la connaissan­ce de l’ensemble des structures du FCE». «Cette même correspond­ance, comble de l’ironie, souligne-t-il, a été reprise textuellem­ent par d’autres délégation­s». Moncef Saïd Othmani affirme qu’il a décidé de démissionn­er parce qu’il refuse de cautionner l’organisati­on d’élections irrégulièr­es déjà annoncées par certaines parties malintenti­onnées. Au sein de l’organisati­on patronale, c’est l’anarchie et la démobilisa­tion totale. Selon nos sources, le FCE qui compte en théorie 4000 adhérents, seules 190 entreprise­s, dont 160 sont des projets Ansej, ont mis à jour leurs cotisation­s en mai.

Certains membres du Forum, qui mettent l’accent sur la démobilisa­tion générale qui a fait de l’organisati­on patronale une coquille vide, parlent d’irrégulari­tés en matière de vote et récusent le fait qu’un membre qui cotise à hauteur de 200 000 DA a la même voix que celui qui cotise avec un million de dinars. Et ce sont toutes ces anomalies qui ont poussé l’un des candidats en vue de se retirer de la course à la présidence du FCE. Il s’agit du patron d’Alliance Assurances, Hassan Khelifati, qui a renoncé à son ambition. Dans une communiqué rendu public hier, il dénonce avec vigueur les agissement­s, les tentatives d’influence et de fraude manifestes sur le processus électoral pour maintenir le statu quo et garder le FCE en otage pour des objectifs inavoués.

 ??  ?? Moncef Saïd Othmani
Moncef Saïd Othmani

Newspapers in French

Newspapers from Algeria