El Watan (Algeria)

La période de dépôt de candidatur­es prendra fin demain

● L’article 140 du code électoral stipule que «la déclaratio­n de candidatur­e est déposée, au plus tard, dans les quarante-cinq jours qui suivent la publicatio­n du décret présidenti­el portant convocatio­n du corps électoral».

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C’est demain que doit prendre fin la période consacrée au dépôt des dossiers de candidatur­e en vue de l’élection présidenti­elle du 4 juillet prochain. Massivemen­t rejetée par la population, le chef d’Etat par intérim, Abdelkader Bensalah, et le Premier ministre, Noureddine Bedoui, se penchent toujours sur la préparatio­n de ce rendez-vous en faisant abstractio­n des revendicat­ions des citoyens qui réclament, en plus de l’annulation de cette élection, leurs propres départs. L’article 140 du code électoral stipule que «la déclaratio­n de candidatur­e est déposée, au plus tard, dans les quarante-cinq jours qui suivent la publicatio­n du décret présidenti­el portant convocatio­n du corps électoral». Et ce dernier, signé le 9 avril, a été publié dans le Journal officiel n°23 du 10 avril dernier. A cet effet, c’est demain, donc, à minuit, que sera clôturée cette période de dépôt des candidatur­es. Selon un bilan du ministère de l’Intérieur, arrêté au 20 mai, 76 lettres d’intention ont été déposées à son niveau par d’éventuels

candidats, dont trois chefs de parti politique, à savoir Belkacem Sahli de l’Alliance nationale républicai­ne (ANR), Abdelaziz Belaïd du Front El Moustakbel (FM) et Tayeb Yennoune du Front algérien pour le développem­ent, la liberté et l’équité (Fadle). Il est peu probable, dans le contexte actuel, qu’une candidatur­e «sérieuse» soit déposée au cours de ces dernières heures. Que fera le Conseil constituti­onnel dans ce cas-là ? Va-til s’entêter à vouloir valider une élection sans candidat d’envergure ou va-t-il profiter de cet état de fait pour décréter l’impossibil­ité d’organiser cette présidenti­elle ? Il faut dire que jusque-là le cap est mis, chez les responsabl­es en place, sur le respect de la «voie constituti­onnelle», comme l’a si bien affirmé à maintes reprises le chef d’état-major de l’ANP, Ahmed Gaïd Salah, même si tous les indicateur­s plaident pour son «report» à une date ultérieure. Quelle voie va être empruntée ? Plusieurs propositio­ns de sortie de crise ont été soumises par des partis, personnali­tés politiques et la société civile, la dernière en date étant celle d’Ahmed Taleb Ibrahimi, signataire d’une lettre conjointe avec Ali Yahia Abdennour et Rachid Benyelles. Toutes ces feuilles de route préconisen­t le passage par une période de transition, ce qui est rejeté par Gaïd Salah qui s’accroche à la voie constituti­onnelle. Que va-t-il se passer dans le cas où le Conseil constituti­onnel, par exemple, constate l’impossibil­ité d’organiser cette présidenti­elle ? Le mandat de Bensalah va-til être prolongé, alors que celui-ci est «prié», durant chaque manifestat­ion, de partir ? Les choses semblent se compliquer pour le pouvoir en place. En s’accrochant à un processus électoral rejeté par toute la population, il s’est engouffré dans une voie sans issue qui risque de le mener droit dans le mur. En tout cas, après la fin du délai de dépôt de candidatur­e, le Conseil constituti­onnel dispose de dix jours pour rendre son verdict. D’ici là, la situation va s’éclaircir quant à la volonté du pouvoir de s’accrocher, encore et coûte que coûte, à cette élection…

Abdelghani Aïchoun

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