El Watan (Algeria)

«Le handisport est devenu une agence de voyages»

- Yazid Ouahib

Le président de la section basket-ball handisport­s de l’IR Boufarik, Samy Doucene, est très remonté contre le président de la Fédération algérienne handisport (FAH), Mohamed Hachfa, et le Directeur de l’organisati­on sportive (DOS), M. Mansour. Il leur reproche de ne pas être à l’écoute des clubs et d’agir loin des intérêts de ces derniers. Le dirigeant boufarikoi­s n’hésite pas à qualifier la FAH d’«agence de voyages qui ne s’intéresse qu’à une seule discipline, celle dont les athlètes participen­t régulièrem­ent aux compétitio­ns à l’étranger accompagné­s par leurs encadreurs. C’està-dire l’athlétisme. Hormis cette dernière, les voix des autres discipline­s ne portent pas. Cette situation ne peut plus durer, car à terme elle risque de provoquer la mort des autres discipline­s.» S’étalant sur la situation qui prévaut au niveau du basket-ball, Samy Doucene la décrit ainsi : «Chaque année qui passe complique un peu plus la situation du basket-ball. Aujourd’hui, la discipline est confrontée au problème de la classifica­tion des athlètes. Il s’agit de la note donnée à un athlète par un vrai classifica­teur et non pas par un médecin ou un kyné, dont ce n’est pas le rayon d’action. Résultat des courses, la classifica­tion d’un athlète est devenue fluctuante, elle change d’une compétitio­n à une autre et influe automatiqu­ement sur les résultats et performanc­es. Ce n’est pas normal. J’ai dénoncé à maintes reprises cette situation, mais le président est resté sourd aux doléances. La Fédération doit faire appel à de vrais classifica­teurs pour garantir l’intégrité des compétitio­ns. Ce facteur

fait partie des moyens de développem­ent du basket-ball. L’absence d’un véritable classifica­teur se répercute automatiqu­ement sur le niveau et la performanc­e lors d’une compétitio­n. C’est un marqueur important dont le basket-ball a besoin. Le DOS actuel n’est pas l’homme de la situation.» Le président de l’IR Boufarik s’est ensuite penché sur les statuts (modifiés ?) de la Fédération qui, selon notre interlocut­eur, «n’autorisent que les clubs ayant remporté des titres en cours de saison à participer avec voix délibérati­ve à l’assemblée générale. Et ceux qui n’ont pas eu la chance ou le bonheur d’avoir décroché un titre, n’ont-ils pas le droit de se prononcer sur le devenir de leur Fédération ? Les discipline­s gérées par la FAH sont nombreuses. A mon avis, elles ont le droit de participer à l’AG et de se prononcer sur tous les sujets et points qui les concernent». Sur la situation du handisport, Samy Doucene est trop pessimiste : «Au cours des dernières années, le handisport a pris une mauvaise direction. Par exemple, notre club, pourvoyeur d’éléments de talent pour l’équipe nationale, se débat dans une situation inextricab­le. Faute de moyens financiers et à cause de l’absence d’écoute de la part de la Fédération, nous vivons constammen­t dans la crainte d’une disparitio­n (programmée ?). N’eut été l’aide et l’apport conséquent de nos sponsors, il y a longtemps qu’on aurait mis la clé sous le paillasson.» Sombres perspectiv­es pour une discipline et un club qui ont beaucoup donné au handisport.

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