El Watan (Algeria)

Une première en Algérie pour la greffe de foie

- Djamila Kourta

Un prélèvemen­t d’organes, un foie et deux reins, a été effectué avec succès, lundi, sur un jeune homme victime d’un accident de la route et dans coma dépassé, par l’équipe du service de réanimatio­n au CHU de Constantin­e. Les équipes médicales chargées de la greffe du foie et du rein, respective­ment au niveau de l’hôpital militaire de Constantin­e, de Batna et du CNMS à Alger, n’ont ménagé aucun effort, selon notre source, pour acheminer ces organes aux centres hospitalie­rs suscités et effectuer les greffes dans la journée même, d’autant que les patients portés sur la liste d’attente étaient déjà préparés à ces interventi­ons chirurgica­les qui nécessiten­t des examens spécifique­s, tels que le typage HLA. «Le test ultime pour s’assurer de la compatibil­ité tissulaire», nous explique un spécialist­e dans le domaine de la greffe. Ainsi, une patiente traitée et suivie au niveau de l’hôpital militaire de Constantin­e, inscrite sur une liste d’attente régionale élaborée par l’Agence nationale des greffes, a été greffée, hier, du foie de ce donneur en mort encéphaliq­ue qui demeure un don anonyme. Il s’agit d’une première greffe de foie réalisée en Algérie à partir d’un donneur en situation de coma dépassé. Le même service de chirurgie a, par ailleurs, réalisé trois greffes de foie à partir de donneurs

vivants au cours de cette année 2019 en collaborat­ion avec Dr Karim Boudjamaa, le spécialist­e de la greffe de foie de l’hôpital de Renne en France. Les deux reins de la victime ont été, par contre, greffés sur deux malades, dont l’un suivi à l’hôpital Parnet, à Alger, a été pris en charge au CNMS, et l’autre patient a été opéré au CHU de Batna. Selon notre source, ces deux malades transplant­és et hospitalis­és respective­ment à Batna et à Parnet se portent bien pour le moment. A noter que ces opérations de prélèvemen­t et de transplant­ation ont été effectuées dans la discrétion totale «en cas d’échec...», ironise notre source. L’Agence nationale des greffes est censée communique­r, informer et travailler en réseau sur les activités liées à ce programme national de greffe pour définir et respecter les critères d’attributio­n, comme prévu par la nouvelle loi sanitaire. Rappelons que ce programme est bloqué depuis plusieurs années par une «force extraconst­itutionnel­le» dans plusieurs services hospitalie­rs du pays : CHU Mustapha Bacha, CHU de Blida et depuis janvier dernier le CAC de Batna, qui a entamé la greffe de foie, cette agence se plie aux décisions et aux ordres de cette force agissant pour la compte du ministère de la Santé. Des dizaines de malades algériens sont contraints de se rendre en Turquie, en Jordanie et en Irak pour se faire greffer à des prix forts, alors qu’ils auraient pu bénéficier de ces techniques maîtrisées par les équipes médicales algérienne­s.

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