Le Collectif de la société civile dénonce la «mauvaise volonté» du régime
Le Collectif de la société civile a dénoncé, hier, «la mauvaise volonté» du pouvoir d’aller réellement vers un dialogue de sortie de crise. «Au sujet des propositions du dialogue, on a relevé encore la mauvaise volonté du pouvoir d’aller réellement vers un véritable dialogue, d'autant plus qu’il y a un recul des engagements du panel de dialogue en termes de mesures d’apaisement», a fustigé Saïd Salhi, viceprésident de la LADDH et membre actif du Collectif de la société civile, dans une déclaration à El Watan, à l’issue d’une rencontre de concertation entre les membres dudit collectif. Jeudi dernier, le panel de dialogue, fortement
contesté dès sa mise sur pied il y a une semaine, a renoncé aux mesures d'apaisement qu'il avait lui-même exigées avant tout dialogue. «Cela ne contribue pas à l’apaisement et au retour de la confiance. Aujourd’hui, les Algériens ont besoin de croire réellement à la sincérité de cette offre de dialogue. Il faut joindre l’acte à la parole»,a ajouté Saïd Salhi. Massivement mobilisés pour le 24e vendredi consécutif à Alger, les Algériens ont prôné pour la première fois la désobéissance civile, après le refus par l'armée des mesures d'apaisement. A ce titre, Saïd Salhi a aussi dénoncé le maintien d'un fort déploiement policier et un «retour» de la répression à travers les interpellations de militants de la société civile. «Ce sont des signes qui ne trompent pas sur la volonté réelle du pouvoir», a-t-il précisé. Par ailleurs, les Dynamiques de la société civile poursuivent leurs consultations avec les partis de l’opposition et des personnalités nationales en vue d’organiser une conférence de concertation autour des différentes propositions de sortie de crise. «La délégation des Dynamiques de la société civile a rencontré jusqu’à aujourd’hui 14 partis en plus des personnalités nationales, autour de l’idée d’aller vers une rencontre nationale pour trouver une solution consensuelle» à la crise politique, a assuré le vice-président de la LADDH. Mardi dernier, les Dynamiques de la société civile ont de nouveau posé leurs «préalables» avant d’entamer un dialogue de sortie de crise. Elles ont réclamé «le départ des symboles du système, conformément à la volonté du peuple, la libération des détenus d’opinion et des animateurs du hirak, l’arrêt de la répression et des poursuites judiciaires à leur encontre et la levée de toute forme de blocage sur les espaces publics et le hirak populaire». Elles ont également exigé la levée des «pressions sur les médias publics et privés» et fustigé «les pratiques de certaines parties envers les journalistes qui couvrent les manifestations populaires».