IL COMPTE TRAVERSER LA MANCHE SUR SON «FLYBOARD» Un second pari pour «l’homme volant»
L’homme volant» réussira-t-il cette fois-ci son pari ? Après son échec de la semaine dernière, Franky Zapata s’élancera de nouveau aujourd’hui pour tenter de traverser la Manche sur son «Flyboard», un challenge tout autant sportif que technique. Le Marseillais de 40 ans doit décoller «normalement le matin» près de la plage de Sangatte (Pas-de-Calais). Objectif : effectuer les 35 km de traversée du détroit jusqu’à St Margaret’s Bay, côté anglais, en survolant la mer à 15/20 m debout sur son engin. Le 25 juillet, 110 ans jour pour jour après l’exploit de Louis Blériot, premier aviateur à avoir franchi la Manche, il s’était déjà élancé au même endroit sur sa planche volante sous l’oeil de dizaines de curieux, dans un vrombissement assourdissant. Mais il avait chuté quelques minutes plus tard dans les eaux anglaises, après avoir heurté à très faible allure la plateforme du bateau de ravitaillement où il voulait
se poser. Pour ce défi auquel il s’est préparé ces six derniers mois, Franky Zapata doit en effet ravitailler sa machine en kérosène, qu’il stocke dans son sac à dos. L’engin est doté de cinq mini-turboréacteurs qui lui permettent de décoller et d’évoluer jusqu’à 190 km/h debout dans les airs, avec une autonomie d’une dizaine de minutes. «La partie la plus complexe, c’est vraiment le ravitaillement», avait-il insisté, jeudi, après avoir été secouru en mer et ramené sur le littoral français par un remorqueur, reconnaissant «une mauvaise appréciation de la difficulté de l’atterrissage».«Je pense avoir eu le mauvais réflexe (...) Je n’ai pas relâché les gaz au bon moment et je suis tombé à l’eau». Il s’était dit «déçu», mais avait promis de retenter au plus vite cette expérience «fantastique». «L’aviation est faite de gens qui ont eu des échecs, c’est en se relevant qu’on avance (...) On ne lâchera pas tant qu’on n’y arrivera pas», avait assuré M. Zapata, qui nourrit depuis des années un «rêve fou de voler». L’ancien champion du monde et d’Europe de jet-ski a réparé cette semaine dans son atelier près de Marseille l’électronique et les moteurs de son engin, endommagés lors de sa chute. Si le plan n’a pas changé, les conditions s’annoncent cette fois moins contraignantes. «Nous avons choisi un ravitaillement sur un bateau plus grand, à bord d’un remorqueur, et dans les eaux françaises», a indiqué l’entourage de M. Zapata. La préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord a indiqué à l’AFP qu’elle n’avait «pas d’objections». Franky Zapata avait dû revoir son projet après «l’avis défavorable» émis début juillet par les autorités françaises, qui pointaient notamment la «dangerosité» de la zone et son trafic particulièrement dense. Elles l’avaient finalement levé, après avoir obtenu de «nombreuses garanties» concernant la «sécurité».