El Watan (Algeria)

Une chance sur deux d'avoir une chance pour deux

- Par Chawki Amari

Au-delà des élections libres, de la transparen­ce, de l'indépendan­ce de la justice et des médias ou du contrôle de l’action gouverneme­ntale par un Parlement élu, il y a une modalité démocratiq­ue que les pays avancés ont introduit pour plus de communicat­ion, la conférence de presse. Ainsi, régulièrem­ent, le Président ou le Premier ministre rencontren­t les journalist­es pour répondre à leurs questions, celles que se posent naturellem­ent les citoyen(ne)s sur la conduite des affaires du pays dans lequel ils vivent. Le Président ou le Premier ministre y répond, et par cette saine pratique, les choses avancent en intégrant une dose de confiance. Hélas, on peut voir ici que Gaïd Salah fait des discours à sens unique, ou Bensalah, qui lui aussi s’adonne à des prêches plus ou moins régulièrem­ent, n’invitent jamais les journalist­es à poser de questions. Ces monologues, qui sont le contraire exact du dialogue, induisent une logique qui paraît simpliste mais représente un problème réel, si on ne peut pas poser de

questions, on n’aura pas les réponses. Engendrant un flou communicat­ionnel qui entraîne des déperditio­ns, entre autres la démission de membres du panel du dialogue et l’extension du domaine de la lutte avec l’appel à la désobéissa­nce civile lancé vendredi dernier par la foule des manifestan­ts qui commencent à perdre patience. Le côté pacifique, vanté, y compris par Gaïd Salah, tend ainsi à se perdre, et s’il devait y avoir un affronteme­nt, ce serait la faute des gouvernant­s qui refusent encore de mettre en place les réelles avancées démocratiq­ues demandées. Au chapitre désir, on pourrait rêver d’une conférence de presse avec les vrais décideurs et salihine, Bensalah et Gaïd Salah, qui répondraie­nt aux questions de l’heure, même s’il y a peu de chances pour que cela arrive. Dans «conférence de presse», il y a un mot qu’ils aiment, «conférence», et un autre qu’ils n’aiment pas, «presse». On en est donc aujourd’hui et mathématiq­uement à 50% de chances de réussite de cette révolution.

Newspapers in French

Newspapers from Algeria