D’ART ET D’HISTOIRE
Il est vrai que les statues de l’Hôtel de Ville bénéficient d’une exposition plus avantageuse que celles des autres oeuvres, mais les sculptures de Skikda ne se limitent pas aux seuls lions en bronze et à la statue d’Hercules, qui se dressent comme de fervents gardiens de l’Hôtel de Ville. Il en existe plein d’autres dont l’histoire remonte à loin et qui mérite d’être racontée. L’antique Rusicade a de tout temps été une ville de sculptures et du beau. Le gisement de marbre de Filfila, le meilleur marbre statuaire, dit-on, a grandement contribué à cette situation. Du temps des Romains, le Forum de l’antique Rusicade, qui s’étendait de la place de l’Eglise jusqu’à l’enceinte abritant l’école Rachid Baâbouche (ex-école des Soeurs) comptait déjà pas moins de 19 statues taillées dans le marbre de Filfila, dont quelques-unes sont exposées aujourd’hui au parking de l’Hôtel de Ville. Historiquement
parlant, la première découverte d’une statue à Skikda remonte à l’année 1845. Il s’agit d’une statuette en grès haute de 54 cm. Selon l’archéologue Stéphane Gsell, il s’agirait d’une représentation d’un dieu du culte mithriaque «à corps humain et à tête
de lion, symbole du temps sans borne, maître des éléments», notifiait Gsell à propos de cette statuette qui fut trouvée avec d’autres monuments dans un sanctuaire mithriaque qui existait sur les hauteurs du monticule faisant face à l’actuel commissariat de l’avenue Zighoud Youcef (la Résidence). Appartenant au culte de Mithra, une croyance orientale d’origine hindou-persane, cette statue, dont il n’existe qu’une dizaine à travers le monde, est aujourd’hui exposée au musée de la ville.