El Watan (Algeria)

D’ART ET D’HISTOIRE

- (Suite en page 14) Khider Ouhab

Il est vrai que les statues de l’Hôtel de Ville bénéficien­t d’une exposition plus avantageus­e que celles des autres oeuvres, mais les sculptures de Skikda ne se limitent pas aux seuls lions en bronze et à la statue d’Hercules, qui se dressent comme de fervents gardiens de l’Hôtel de Ville. Il en existe plein d’autres dont l’histoire remonte à loin et qui mérite d’être racontée. L’antique Rusicade a de tout temps été une ville de sculptures et du beau. Le gisement de marbre de Filfila, le meilleur marbre statuaire, dit-on, a grandement contribué à cette situation. Du temps des Romains, le Forum de l’antique Rusicade, qui s’étendait de la place de l’Eglise jusqu’à l’enceinte abritant l’école Rachid Baâbouche (ex-école des Soeurs) comptait déjà pas moins de 19 statues taillées dans le marbre de Filfila, dont quelques-unes sont exposées aujourd’hui au parking de l’Hôtel de Ville. Historique­ment

parlant, la première découverte d’une statue à Skikda remonte à l’année 1845. Il s’agit d’une statuette en grès haute de 54 cm. Selon l’archéologu­e Stéphane Gsell, il s’agirait d’une représenta­tion d’un dieu du culte mithriaque «à corps humain et à tête

de lion, symbole du temps sans borne, maître des éléments», notifiait Gsell à propos de cette statuette qui fut trouvée avec d’autres monuments dans un sanctuaire mithriaque qui existait sur les hauteurs du monticule faisant face à l’actuel commissari­at de l’avenue Zighoud Youcef (la Résidence). Appartenan­t au culte de Mithra, une croyance orientale d’origine hindou-persane, cette statue, dont il n’existe qu’une dizaine à travers le monde, est aujourd’hui exposée au musée de la ville.

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L’Hôtel de Ville de Skikda

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