Commémoration de la mort de Khelifa Boukhalfa
Il était l’un des fidayine les plus entreprenants de la Zone autonome d’Alger (ZAA). Son engagement pour la cause de l’indépendance de l’Algérie était sans faille. A l’indépendance, une rue très fréquentée du centre d’Alger porte son nom. Et depuis quelques années, une station de la ligne 1 du métro. Lui, c’est le chahid Khelifa Boukhalfa, tombé les armes à la main le 18 décembre 1957. Aujourd’hui, sa famille et des moudjahidine de la kasma de l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM) commémoreront le 62e anniversaire de sa disparition.
Né le 20 septembre 1930, Khelifa Boukhalfa commence des études à l’école coranique de cheikh Ahmed, apprécié par les Belcourtois. Cadet d’une famille nombreuse originaire de Guenzet, il travaillait dans le café familial rue Marey (actuellement Larbi Tebessi, Belouizdad). Recruté en janvier 1956 sur recommandation de Rouchaï Ali (chahid), il mena des dizaines d’attentats dans la capitale. «Il tenait la caisse dans le café géré par notre frère aîné, Mohamed… Il me revenait d’ouvrir le local à 3h du matin. Au retour des opérations, mon frère fidaï s’installait au comptoir comme si de rien n’était. Aux Quatre-chemins, où je me trouve, des soldats m’ordonnaient d’aller chez moi. Mon frère est alerté…», témoigne son frère Hamid, ému à l’évocation du héros algérois. «Mon frère a travaillé sous le commandement de Ali Moulai. Comme chacun sait, les fidayine étaient organisés dans des cellules circonscrites dans une zone donnée. Mais mon frère activait dans ce qui était appelé une ''équipe volante'', qui se déplaçait partout. Elle était à Belcourt (actuellement Belouizdad), à Hussein Dey, Alger-Centre. Leur mode d’organisation dépassait leurs zones respectives», relève Hamid. Menant plusieurs actions (attaque du poste de police de Aïn Zeboudja à El Biar, attentat contre des policiers, rue Raymond Poincarré, etc.), le combattant de l’OCFLN rejoint le maquis dans les Wilayas IV et III. Après la grève des 8 Jours et l’arrestation ou le départ des responsables du Comité de coordination et d’exécution (CCE), le colonel Amirouche dépêche Khelifa Boukhalfa, Chicha Ahmed, Saïdani Mohamed Seghir et Attalah Boualem pour s’occuper de l’organisation dans la capitale. La région 2 était du ressort de Khelifa Boukhalfa. Le héros de Belcourt qui tenait tête à la soldatesque française a poursuivi son combat dans une ville où les Bigeard, Massu, Aussaresses voulaient instaurer la terreur parmi la population musulmane. Après avoir mitraillé le barrage des gardes mobiles, le 11 décembre 1957, tuant un gendarme, Khelifa Boukhalfa trouva la mort, les armes à la main, dans l’impasse Nocard. «Il est mort dans ce qu’on appelle Oued El Bsakra, là où il y a actuellement la daïra de Sidi M’hamed. Il était très jeune, il avait 26 ans. Il n’était pas marié… Certains de ses amis sont morts au combat. Il y a un seul survivant et Attalah Boualem, qui vit actuellement à Biskra», signale son frère. Nadir Iddir