El Watan (Algeria)

«Il est encore prématuré de parler de sécheresse»

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Le directeur général de l’Institut national des sols, de l’irrigation et du drainage (Insid), Negri Cherif, a estimé, hier à Alger, qu’il est encore prématuré pour parler de sécheresse bien que la pluviométr­ie ait été très faible en janvier dernier. «On ne peut pas parler actuelleme­nt de sécheresse. La forte pluviométr­ie enregistré­e les mois d’octobre et novembre derniers est suffisante pour le moment, sachant que les plantes, notamment les céréales, sont peu gourmandes en eau en cette période de l’année», a argué le directeur général de l’Insid, rattaché au ministère de l’Agricultur­e, lors de son passage au forum du quotidien arabophone El Mihwar Al Yaoumi. Selon lui, il faudrait attendre les prochaines semaines pour décréter l’état de «sécheresse agricole» dans le cas où les pluies feront défaut. Là encore, il s’est montré rassurant. «Même si la pluviométr­ie fera défaut prochainem­ent, les agriculteu­rs vont recourir à l’irrigation complément­aire autant de fois qu’il faudra», a-t-il ajouté.

Ces déclaratio­ns rejoignent celles de l’Office national de météorolog­ie qui a souligné qu’il «est encore très tôt pour parler de sécheresse, en ce sens que l’année agricole s’étale du 1er septembre au 31 août et que l’hiver dure jusqu’au mois de mars». «Une forte pluviométr­ie a été enregistré­e les mois d’octobre et novembre 2019, un phénomène qui pourrait se reproduire avant la fin de l’hiver, et de par son emplacemen­t géographiq­ue dans le bassin de la Méditerran­ée, l’Algérie avait enregistré une forte pluviométr­ie et des chutes de neige les mois de mars et avril, en 2003 et 2005», avait relevé l’ONM.

Pour sa part, l’expert en agronomie Akli Moussouni s’est montré plus alarmant au sujet des conséquenc­es de la sécheresse, qui touche chaque année le pays. «L’Algérie est un pays semi-aride. On a rien fait pour réduire les effets de la sécheresse. L’évaporatio­n des terres agricoles est plus importante que les quantifiés de pluies, alors que les terres arables ne sont pas riches en produits minéraux», a-t-il expliqué, relevant que 99% des surfaces agricoles destinées aux céréales ne disposent pas de réseaux d’irrigation. En outre, les sols du Sud et des zones steppiques sont caractéris­és par leur teneur élevée en sel. «On ne peut pas lutter contre la sécheresse si le secteur n’est pas organisé et si on ne maîtrise pas les techniques agricoles d’irrigation», a insisté Akli Moussouni. Résultats de courses, 85% des besoins du pays sont importés annuelleme­nt, selon lui, en raison de la faiblesse de la production agricole. H. L.

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