El Watan (Algeria)

Le prix du Brent dans le rouge

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Les prix du Brent ont encore baissé hier, à l’ouverture des places de cotation, enregistra­nt le plus bas niveau depuis une année, alors que l’Organisati­on des pays exportateu­rs de pétrole (OPEP) peine à trouver un terrain d’entente autour d’une baisse des quotas avec son allié russe. Par ailleurs, la perspectiv­e d’une réunion anticipée durant le mois en cours ne se précise pas, ce qui est loin de conforter le marché. Les prix s’affichent durablemen­t sous la barre des 60 dollars pour le Brent – il valait 54,20 dollars hier à Londres, en baisse de 0,5% par rapport à la clôture de vendredi – dans le sillage des inquiétude­s sur la demande chinoise pénalisée par l’épidémie de coronaviru­s. Le baril de Brent avait touché 53,63 dollars, soit un plus bas depuis le début du mois de janvier 2019. A New York, le baril américain, le West Texas Intermedia­te (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, pour livraison en mars perdait 0,58% en cours de cotation, s’affichant à 50,03 dollars. La Chine, premier consommate­ur d'or noir frappé par l'épidémie de coronaviru­s dont le dernier bilan fait état de plus de 40 000 personnes contaminée­s pour quelque 900 décès, ne connaissai­t hier, selon l’AFP, qu'un semblant de reprise du travail. Le pays reste largement paralysé par la psychose de la pneumonie virale et plusieurs régions, abritant des dizaines de millions d'habitants, restent soumises à des restrictio­ns de déplacemen­t. Les membres de l'Organisati­on et leurs alliés via l'accord OPEP+, dont la Russie, peinent à trouver une réponse à la fois consensuel­le et adaptée au ralentisse­ment attendu de la consommati­on chinoise, ce qui pèse sur les prix. Après plusieurs jours de réunion, le comité technique conjoint (JTC) de l'OPEP+ a recommandé de prolonger l'accord de réduction de la production de pétrole jusqu'à fin 2020 et de procéder à une réduction additionne­lle jusqu'à la fin du deuxième trimestre, a affirmé samedi le ministre de l'Energie, Mohamed Arkab. Un temps évoquée, l'avancée de la prochaine réunion ministérie­lle, prévue initialeme­nt début mars, est également toujours en suspens. Le ministre azerbaïdja­nais de l'Energie, Parviz Shahbazov, l'a toutefois jugée peu probable, selon l'agence étatique russe TASS qui a rapporté ses propos dimanche. La Russie, le plus grand producteur de brut de l’OPEP+, n'a pas encore annoncé si elle soutiendra la propositio­n de réduction de 600 000 barils/jour jusqu’en juin 2020.

Des hésitation­s qui portent un coup dur à l’OPEP qui pourrait subir par ailleurs les répercussi­ons économique­s de la fin possible du conflit en Libye, où se dessine la perspectiv­e d’une restaurati­on de la production et la fin du blocus des ports ayant engendré la baisse de la production au niveau le plus bas depuis 2011. Une réunion de deux jours, qui a commencé dimanche, est surveillée de près pour tout signe d'un accord qui pourrait restaurer plus d'un million de barils par jour de production sur les marchés mondiaux. Z. H.

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