El Watan (Algeria)

Colère et indignatio­n suite à la mort d’un enfant à l’hôpital

Admis à l’hôpital alors qu’on lui suspectait une toxi-infection, le petit Salah, 4 ans à peine, est décédé une journée après dans des conditions troubles qui n’ont suscité que colère et indignatio­n à Tiaret.

- A. F.

La colère couvait depuis longtemps sur la problémati­que de la prise en charge sanitaire à Tiaret ; cela dit, elle a été exacerbée cette semaine suite au décès de l’enfant Salah Eddine Abdelhadi, quatre ans.

Admis à l’hôpital marchant sur ses pieds alors qu’on suspectait une toxiinfect­ion, Salah décéda une journée après dans des conditions troubles qui n’ont suscité que colère et indignatio­n. Un décès que les parents jugent

«énigmatiqu­e» et le fait de «négligence­s». Passés les moments d’émotions, le père a réagi à travers une vidéo dans laquelle il expliqua la problémati­que de la prise en charge sanitaire dans notre pays et a fortiori dans un hôpital, celui de Tiaret, qu’il qualifie de «mouroir», non sans faire le parallèle avec ce qui se fait ailleurs, notamment en Angleterre et en Espagne où il résidait avec sa petite famille. Son cri de colère est suivi d’une invitation pour organiser une manifestat­ion pacifique devant l’EPH Youssef Damerdji, histoire d’éveiller les conscience­s tant l’enjeu principal reste la santé du citoyen. En effet, samedi en milieu de journée, les parages de l’hôpital ont été investis par une foule de personnes où, à l’aide de pancartes et de banderoles, les manifestan­ts ont dénoncé la mauvaise gestion médicale des urgences et des services dans le principal centre hospitalie­r de la wilaya et finir par exiger une enquête. Son cri a été tempéré par la venue du DSP et de son inspecteur principal qui ont tenu séance tenante une rencontre informelle avec le père et quelques personnes se disant des représenta­nts de la société civile. Rencontre achevée dans un tohubohu mais le père est ressorti convaincu qu’il devait déposer d’abord sa plainte. Au service pédiatrie où se trouvait Salah,

«on semblait faire dans l’amateurism­e»

raconte dans la même vidéo la mère éplorée de la victime. «Même le pot de yaourt qui était dans ses mains, il ne l’a pas mangé» explique-t-elle en

précisant que «le personnel paramédica­l ne savait quoi faire. Ils tentaient de le réanimer alors que je le sentais mort».

Et de conclure sous un déluge de sanglots : «il est parti entre mes mains comme ça par la faute des négligence­s et de l’amateurism­e». Questionné sur ce énième décès qu’on n’arrive pas à expliquer, du moins médicaleme­nt, une voix responsabl­e affirme que «l’enfant est certaineme­nt mort des complicati­ons d’un toxi-infection sévère». Les services qui avaient décidé la fermeture du local a été entre-temps rouvert après avoir conclu que «le cachir que la victime avait consommé n’était pas en cause».

Au-delà donc de cette mort brutale d’un jeune enfant de quatre ans, on retient ces messages forts adressés au président

de la république : «l’indifféren­ce, les négligence­s, la médiocrité, le souséquipe­ment managérial et médical et l’absence de contrôle concourent grandement à la dégradatio­n de la prise en charge sanitaire dans le secteur de la santé à Tiaret et à forte raison à l’hôpital de Tiaret» et, tout en «exigeant la mise sur pied d’une commission d’enquête pour situer les responsabi­lités», on espère voir les autorités centrales et locales jeter leur dévolu sur ce secteur agonisant qui a besoin bien plus qu’une thérapie de choc…

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