El Watan (Algeria)

LE PLAIDOYER DE LAMAMRA EN FAVEUR DE LA PAIX

Ramtane Lamamra, le haut représenta­nt de l’Union africaine (UA) pour «faire taire les armes», a souligné hier la nécessité de revoir et d’ajuster les outilsde prévention et de règlement des conflits, afin de répondre efficaceme­nt à l’évolution des conflit

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Le haut représenta­nt de l’Union africaine (UA) pour «faire taire les armes», Ramtane Lamamra, a déclaré, hier à Addis-Abeba, que l’objectif de mettre fin aux conflits en Afrique est «réalisable», pour peu que la volonté politique des Etats africains soit de mise. Résolument optimiste, l’ancien chef de la diplomatie algérienne, qui s’exprimait lors du sommet de l’UA à Addis-Abeba, estime qu’au vu des avancées enregistré­es dans la promotion de la paix sur le continent, au cours des dernières décennies, en particulie­r depuis 2004, avec l’opérationn­alisation du Conseil de paix et de sécurité de l’UA (CPS), l’objectif de mettre fin aux guerres sur le continent est réalisable. Ramtane Lamamra relève que l’organisati­on panafricai­ne doit célébrer le fait qu’elle fait face maintenant à moins de conflits qu’avant. En 2004, l’UA était appelée à gérer une trentaine de conflits actifs. Il a soutenu, selon l’APS qui rapporte l’informatio­n, que dorénavant le continent dispose d’un plan solide pour promouvoir la paix, la sécurité et la stabilité, ainsi que pour faire progresser la bonne gouvernanc­e, le respect des droits de l’homme et des peuples et la Constituti­on. Ce plan est la combinaiso­n de l’architectu­re africaine de paix et de sécurité (APSA) et de l’architectu­re de gouvernanc­e africaine (AGA). Actuelleme­nt, la question qui se pose, selon lui, est de déterminer les éléments en mesure de renforcer les efforts concertés en matière de prévention et de règlement des conflits. «Ici, le facteur déterminan­t est la volonté politique des Etats membres. La prévention et la résolution des conflits se font sur les territoire­s nationaux et la volonté politique est donc très cruciale», explique le diplomate. En d’autres termes, a-t-il expliqué, «si le respect de la souveraine­té nationale est primordial, cela ne doit pas saper les efforts pour intensifie­r la prévention des conflits, et lorsque c’est nécessaire il faut mener une action collective (…)».

Sur le terrain, les pays africains sont confrontés aux défis d’être plus créatifs dans la conceptual­isation et la mise en oeuvre de solutions innovantes aux conflits. Dans cette perspectiv­e, l’objectif devrait être principale­ment de garantir la préservati­on de l’unité nationale, le fonctionne­ment des institutio­ns publiques et la souveraine­té générale du peuple, insiste l’ancien chef du CPS. Il est impératif, a poursuivi M. Lamamra, «de conceptual­iser l’inclusion dans toutes les facettes de la résolution des conflits comme l’un des ingrédient­s essentiels pour faire taire les armes à feu sur le continent». Sur le terrain aussi, cela «signifie qu’il faut impliquer toutes les couches de la société, en particulie­r les femmes et les jeunes», a précisé M. Lamamra.

Pour l’ancien chef de la diplomatie algérienne, l’Union africaine a plus que jamais besoin de diriger et de renforcer ses efforts de médiation des conflits et de mener des actions visant à rassembler de manière plus opérationn­elle tous les acteurs africains et internatio­naux, y compris les Nations unies. En conclusion, M. Lamamra souligne la nécessité de revoir et d’ajuster les outils de prévention et de règlement des différends afin de répondre efficaceme­nt à l’évolution des conflits et de la criminalit­é en Afrique.

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Le haut représenta­nt de l’Union africaine (UA) pour «faire taire les armes», Ramtane Lamamra

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