Baisse du taux d’occupation des lits dans les hôpitaux
Dix jours après le pic de contaminations, atteint le 20 novembre dernier, la situation semble se stabiliser à Constantine, avec une baisse du nombre de cas enregistrés ces derniers jours. Lundi dernier, 12 cas ont été signalés officiellement. Un fait qui semble rassurer quelque peu la population, après la panique qui a sévi il y a quelques jours. Pour le Directeur de la santé de Constantine (DSP), Mohamed-Adil Daas, il faudra attendre encore 15 jours pour pouvoir parler vraiment d’une baisse. Lors d’une rencontre avec El Watan dans laquelle ont été abordées la situation sanitaire et l’organisation de la prise en charge, le même responsable n’a pas manqué de mettre en exergue, et en premier lieu, la surcharge dans les services dédiés à la Covid dans les 4 établissements hospitaliers de la wilaya. Selon ses dires, l’occupation des lits d’hospitalisation n’a jamais atteint un taux de 100% dans les différents hôpitaux depuis la recrudescence signalée en octobre. «Même l’hôpital de Didouche Mourad qui reçoit régulièrement beaucoup de cas positifs durant les consultations n’a pas connu de surcharge dans le service dédié à la Covid. J’ai les bilans de tous les jours», a-t-il déclaré. Et de poursuivre que seul le CHU Dr Benbadis avait «frôlé» la surcharge et qu’il est beaucoup plus une question de «psychosociologie de la population». Pour lui, le CHU était victime de sa réputation. Les gens se dirigeaient directement au CHU à cause des moyens humains, matériels et des compétences techniques déployées sur place. Dans leur logique, ce centre hospitalier dépasse de loin, en termes de capacités, les autres établissements. «Nous ne pouvons pas renvoyer les citoyens et leur dire ne venez pas au CHU», a-t-il ajouté. Interrogé sur les dénonciations du personnel médical des différents hôpitaux concernant le manque de places, M. Daas affirme que durant le mois de novembre il y avait plus de 100 lits d’hospitalisation libres dans les autres centres Covid, au moment où le personnel médical du CHU frôlait la dépression à cause de l’incroyable surcharge depuis le début de la pandémie. «Nous avons enregistré exactement le 22 novembre, 127 lits inoccupés dans les autres établissements, à part le CHU qui était complet !», a-t-il dit, en insinuant qu’il s’agissait beaucoup plus d’un problème d’organisation.
DES CAPACITÉS INEXPLOITÉES
Notre interlocuteur ne s’est pas voilé la face concernant le manque de moyens, mais il a affirmé que le CHU est doté d’environ 400 lits d’hospitalisation dans les différentes spécialités. Cet établissement, selon ses dires, a la capacité de faire face à la pandémie en termes d’admissions en mobilisant une grande partie des services. «Maintenant, le personnel médical du CHU Dr Benbadis est plus à l’aise avec l’ouverture du service de la pédiatrie dédié à la prise en charge des cas Covid. Et on est encore plus à l’aise dans la wilaya en comparaison avec l’été dernier. On n’est plus dans le même dilemme», a-t-il rappelé, en précisant que le nombre des lits a connu une hausse dans les hôpitaux. Précisément, la wilaya est dotée actuellement de 29 lits de réanimation et 365 lits d’admission. Les pouvoirs publics ont ouvert également durant cette semaine un nouveau service dédié à la Covid, au niveau de l’hôpital de Zighoud Youcef, avec 2 lits de réanimation et 5 lits d’hospitalisation.
VERS DES CONSULTATIONS DANS LES POLYCLINIQUES
Le but est de soulager la partie nord de Constantine et l’hôpital de Didouche Mourad. Mais depuis son ouverture, aucun cas n’a été admis au sein de ce service. En réponse à notre question sur le sort de la décision de réquisitionner les auberges de la DJS et les cités universitaires, le DSP a indiqué que seul le wali est habilité à répondre à cette question. «Ces infrastructures ont été réservées pour l’extrême urgence. Pour le moment, la situation est plus stable et sous contrôle. Donc, je ne peux rien avancer», dira-t-il. M. Daas a voulu également attirer l’attention sur les énormes efforts déployés au niveau des polycliniques. Ces dernières ont joué un rôle primordial dans la prise en charge de proximité des cas Covid et puis la prise en charge à domicile. S’exprimant toujours sur le rôle des polycliniques, le DSP annonce que le secteur envisage l’externalisation des consultations spécialisées. Ceci dit, il y aura une prise en charge des patients non Covid dans les polycliniques.
Car il est nécessaire de noter que depuis la déclaration de la pandémie à Constantine, les autres malades, notamment ceux traités au niveau de la médecine interne et de l’infectieux, ont été complètement délaissés. «Nous allons relancer notre stratégie des consultations spécialisées au niveau des polycliniques pour les malades de l’infectieux, de la médecine interne, de la pneumologie et autres. Une manière de capter ces malades non Covid et assurer la continuité de leur traitement», a-t-il affirmé. Et de conclure que deux équipes mobiles, comptant des épidémiologistes, des dentistes, des sages-femmes et autres, ont été envoyées vers les agglomérations isolées depuis le mois d’octobre. Ces équipes étaient présentes spécialement dans les communes de Beni Hmidene, Aïn Abid, Ibn Ziad et Messaoud Boudjeriou, en apportant les soins nécessaires pour les populations et assurant la sensibilisation.
Yousra Salem