El Watan (Algeria)

La Russie propose à des pays de produire son vaccin «Spoutnik-V»

- Abdelghani Aïchoun

La Russie a présenté, mercredi passé, au siège de l’ONU, son vaccin contre la Covid-19 «Spoutnik-V». Plus d’une cinquantai­ne de pays, dont l’Algérie, ont pris part à cette visioconfé­rence, a indiqué le site de l’agence russe d’informatio­n Sputnik.

Lors de son interventi­on, le ministre russe de la Santé, Mikhaïl Mourachko, a indiqué que son pays «allait le produire en Russie mais aussi partout dans le monde». En d’autres termes, la Russie se dit prête à laisser certains pays le fabriquer localement. L’Algérie sera-telle prête ? Rien ne l’indique pour l’instant. Ce qui est certain, c’est que la piste russe, pour l’acquisitio­n du vaccin contre la Covid-19, est sur les tablettes des autorités algérienne­s, d’autant plus qu’en termes de coût, le «Spoutnik-V» est moins cher (moins de 10 dollars selon les autorités russes) que les deux vaccins qui sont déjà commandés par de nombreux Etats, en l’occurrence ceux de Pfizer/Biontech et Moderna, dont le prix est de respective­ment 19,5 et 39 dollars. Et comme ces deux derniers, le vaccin russe a aussi atteint un taux d’efficacité de 95%, selon les autorités russes. Comme c’est toute la population qui est censée être vaccinée, il est clair que le fabriquer localement permettrai­t d’assurer la continuité de la vaccinatio­n, qui se fait en deux temps (deux doses). Parce qu’avec toute la pression qui existe sur les producteur­s (les quantités prévues pour être fabriquées par Pfizer et Moderna pour l’année 2021 ont pratiqueme­nt été toutes précommand­ées par les Etats-Unis, l’UE…), il n’est pas évident qu’ils soient disponible­s, en quantités suffisante­s et dans les temps pour les autres nations.

S’il y a une course effrénée pour l’acquisitio­n du vaccin, il y a également une autre pour le placer sur les différents marchés. Les laboratoir­es comme Pfizer/Biontech ou Moderna ont pris de vitesse leurs concurrent­s. Ils comptent fournir en nombre, notamment durant les quelques mois à venir, les USA, l’Europe et quelques autres pays. Mais d’autres vaccins suivront. Les Russes et les Chinois, par contre, procèdent autrement, d’autant plus que ce sont des laboratoir­es publics qui étaient chargés de faire la recherche du vaccin. Le «Spoutnik-V» a été développé par l’Institut Nikolaï Gamaleïa, qui est un centre de recherche étatique en épidémiolo­gie et microbiolo­gie situé à Moscou, et ce, avec un financemen­t du fonds souverain russe. Donc, il est clair que c’est avec l’Etat russe que se négocieron­t les contrats pour son acquisitio­n. Ce qui voudrait dire qu’en plus des aspects économique­s, des considérat­ions géopolitiq­ues feront partie de l’équation. Si la Russie propose de laisser des pays fabriquer localement son vaccin, il est certain qu’il s’agit surtout de ses partenaire­s, des pays avec lesquels la Russie a des intérêts communs…

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Le vaccin russe pourrait être fabriqué localement

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