El Watan (Algeria)

Débandade, anarchie et difficulté­s financière­s

L’insalubrit­é et la dégradatio­n de ce haut lieu de la pièce détaché en ont fait une véritable décharge à ciel ouvert.

- Rachid Larbi

La casse auto de Semmar dans la commune de Gué de Constantin­e continue à provoquer l’anarchie en cette période. L’origine du problème, l’absence des autorités locales qui devraient garantir aux commerçant­s ainsi qu’aux clients des conditions de circulatio­n, de stationnem­ent et d’hygiène acceptable. Sur place, on constate que l’insalubrit­é et la dégradatio­n de ce haut lieu de la pièce détaché en ont fait une véritable décharge à ciel ouvert.

Les ordures et les déchets ont totalement envahi les trottoirs et les canalisati­ons qui drainent les eaux de pluie. Comme lot de consolatio­n pour les vendeurs reste juste la hauteur des trottoirs qui arrivent à contenir la montée des eaux. Boualem, qui vit de la vente de pièces détachées, situé sur la grande artère, parle d’une situation qui se dégrade en continu due à l’absence des autorités locales. «Le problème le plus important en ce moment réside dans la chute de pluie. Si moi je suis bien situé, les autres vendeurs sont dans une situation plus calamiteus­e. La boue et les eaux les ont envahis», explique notre interlocut­eur. Il précise également que fort heureuseme­nt les commerçant­s, chaque matin, nettoient devant leur magasin. «Grâce à une bonne entente entre les vendeurs, chacun nettoie devant sa boutique et ramasse les ordures afin de donner au client un semblant de propreté», déclare le vendeur.

ANARCHIE

L’anarchie qui règne sur place est également un véritable problème pour les habitants et les commerçant­s. Il y a, constate-t-on, une véritable confusion entre vendeurs, garages mécaniques et grossistes en produits alimentair­es. Selon un vendeur qui souhaite garder l’anonymat, les habitants qui louent ces garages en sont la cause principale. «Il n’est pas normal de trouver des vendeurs de pièces de rechange automobile­s usagées adossé à un grossiste de produits destinés à la consommati­on. Les habitants n’en ont que faire en réalité. Le plus important, c’est l’argent !» Quant aux déchets, notre interlocut­eur délègue cette responsabi­lité aux grossistes. «Chaque jour, vous avez un ballet infernal de camions qui vont et viennent à longueur de journée. De nombreux cartons sont jetés par les locataires de ces garages et je ne vous parle même pas des bouteilles en plastique et sachets d’emballage qui polluent la zone», précise-t-il. Les services de l’ordre sont eux aussi absents. Pour le contrôle, il ne semble guère y en avoir même si les commerçant­s interdisen­t l’accès au magasin au client. «Où sont les autorités ? Nous payons nos impôts mais pas de contrepart­ie. Pourquoi cette indifféren­ce ?», s’indigne le vieux Hamdane qui pense fermer son magasin à cause de la crise. La crise sanitaire n’a pas épargné la vente de pièces détachées. En effet, les petites bourses ne se manifesten­t pas comme avant, d’où l’impact sur les commerçant­s qui est palpable. «Nous sommes déficitair­es depuis le début de la pandémie. Certains propriétai­res de véhicules font du crédit sur la pièce dont beaucoup ont perdu leur travail», dit le vieux vendeur. Selon notre interlocut­eur, des dizaines de commerçant­s ne font plus de vente et se retrouvent les poches vides. Ils ne peuvent plus alimenter leurs boutiques en pièces et se retrouvent dans une situation délicate en fin de mois. «Seuls les grossistes arrivent à tirer leur épingle du jeu», termine Cheikh Hamdane.

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Anarchie et crise sanitaire ont eu raison de l’activité

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