Un rai de lumière pour les démunis
Cela avait commencé en 2012 par une association pour la prise en charge de l’orphelin, qui s’est élargie aux nécessiteux puis aux malades.
En l’espace de quelques années, l’association caritative Nour Linnas de Jijel s’est forgée une image forte et un respect auprès des citoyens et de ses nombreux bienfaiteurs. Avec la pandémie de la Covid-19, elle s’est encore illustrée en mettant les bouchées doubles pour venir en aide aux malades, notamment en matière de consommables et de respirateurs, à travers 13 communes. Pour son président Mohamed Tahar Boubezari, que nous avons rencontré au siège de l’association, la force de Nour Linnas réside dans sa gestion démocratique où toutes les décisions sont prises à la majorité des 10 membres du bureau et dans la transparence faisant la confiance des bienfaiteurs qui d’ailleurs, préciserat-il, ont un droit de regard sur l’utilisation des fonds. Sur ce dernier point, il nous expliquera : «Les exigences des donateurs sont respectées notamment en ce qui concerne l’arrivée des denrées, matériels ou autre aux personnes ou familles ciblées. La fonction de l’association est résumée par son rôle de trait d’union entre les donateurs et les bénéficiaires». Revenant à la création officielle de l’association en 2012, le vice-président Salah Birouk rappelle que ce sont les intempéries de 2011 qui ont vu une importante mobilisation de bénévoles pour soulager la détresse des familles isolées dans les montagnes enneigées de la région, qui ont agi comme déclic. «Il fallait capitaliser cet engouement, ce qui nous a poussés à créer dans un premier temps une association pour la prise en charge de l’orphelin qui s’est par la suite élargie aux nécessiteux puis aux malades», poursuit-il. Le président nous dira qu’actuellement, 97 familles démunies (père décédé, infirme ou emprisonné) bénéficient d’une prise en charge totale. Grâce aux dons, l’association s’est dotée d’une ambulance, d’une pharmacie pour les malades non assurés, et acquis du matériel médical divers. Rien que pour les lits d’hôpitaux et les concentrateurs d’oxygène disponibles, leur valeur atteint les 10 millions de dinars. Ils sont généralement prêtés pour des malades à domicile.
L’ambulance acquise en 2015 a assuré en 2019 le transport de 161 malades vers d’autres wilayas grâce à des chauffeurs bénévoles, généralement des pompiers ou des routiers retraités. Des malades nécessiteux bénéficient par ailleurs de la prise en charge d’examens radiologiques (scanner, échographie…), des analyses et de séances de rééducation fonctionnelle. Des missions humanitaires sont organisées dans les zones reculées et montagneuses de la région où des convois transportant des denrées, lits, couettes, vêtements et médicaments, en présence d’une équipe médicale, se dirigent vers des familles préalablement recensées. L’apport de partenaires comme DP World Djendjen et l’entreprise portuaire de Djendjen sont relevés lors des missions humanitaires. En 2018 et en 2019, l’association a récolté des dons estimés à respectivement 6,40 millions DA et 6,90 millions DA alors que les dépenses s’étaient établies à 6,74 millions DA et 7,31 millions DA. Le vice-président, Takiedine Benzaïd, nous dira que l’association, qui dispose, outre le chef-lieu de wilaya, d’un bureau à Bordj T’har et un autre à Kaous (actuellement à l’arrêt), travaille pour ouvrir prochainement des annexes à Beni Yadjis, Taher, Chahna, El Kennar et El Milia.
Fodil S.