Les jeunes revisitent leur patrimoine
Déambuler dans des venelles tortueuses, où chaque pierre raconte un pan de l’histoire, où chaque mur d’anciennes demeures témoigne d’une civilisation ou de plusieurs... où les autochtones maintiennent leurs us et coutumes, c’est reconquérir une cité millénaire. Nedroma, qui tire son nom de la langue berbère, signifiant « ville située dans un élargissement de vallée, au pied d’un versant»
Produire un film sur leur ville ancestrale, tel est le pari que se sont lancés les jeunes de l’association des activités de jeunesse Abdelmoumene
Benali, sous forme de clip de génie de l’interprète de la chanson hawzi, Ismail Cherif Nedromi, réalisé par le talentueux Amine Belkaïd. Des séquences tournées dans l’antique cité almohade, et qui mettent en exergue les vestiges historiques des sites almohades, comme la maison du patrimoine, le vieux bain morabite, la placette Tarbiâ (en référence à sa forme carré) ses traditions populaires, notamment ses habits traditionnels, ses Qaada de café et de thé, espaces de communion et d’échanges... Un véritable hommage à la ville de Cheikh Kaddour Ben Achour Zerhouni (18501938), poète, musicien et mystique algérien renommé ainsi qu'en témoigne le contenu de son diwan et l'attachement à ce jour de nombreux disciples à son enseignement spirituel.
«Cette création artistique a été fortement appréciée par les Nedromis, population et autorités locales qui y avaient participé avec leurs témoignages, leur attitude civilisée. Les gens aimant l’art et le patrimoine, qui ont contribué à la réussite de notre travail, se sentent, aujourd’hui, fiers de cette production. Notre objectif avec ce film, aussi, c’est dynamiser les compétences de la ville touristique et culturelle, tout en faisant “éclater” les énergies créatives de nos jeunes, dans tous les domaines...» a expliqué le président de l’association, M. Mohamed Mahdjoub.
En vérité, nous n’avons pas été forcés d’y être pour vivre la beauté, sentir les odeurs, le calme, l’hospitalité et la spontanéité des Nedromis. Leur sens de l’humour, aussi. Nous nous sommes laissé entraîner par la caméra et les mélodies. Pour (re)découvrir d’une manière artistique la Capitale des Trara, bâtie par Abdelmoumen Ben Ali en 1150 sur les ruines d’une cité berbère qui a “accueilli de nombreux immigrants andalous chassés par la reconquista. Elle devint un important centre de textile au XVIe siècle...
Chahredine Berriah