L’HOMME D’AFFAIRES FRANCO-LIBANAIS TAKIEDDINE ARRÊTÉ AU LIBAN
L’homme d’affaires franco-libanais Ziad Takieddine, un ancien témoin à charge contre l’ex-président français Nicolas Sarkozy, a été arrêté à Beyrouth à la suite d’une notice émise par Interpol, a indiqué hier à l’AFP une source judiciaire. «Les forces nationales de sécurité ont placé Takieddine en détention, sur la base d’un mandat d’arrêt d’Interpol adressé au ministère public, car il est recherché par les autorités françaises concernant son implication dans une affaire de corruption et de financement de la campagne» de Sarkozy, a précisé cette source. Elle a ajouté que Takieddine avait été interrogé par les forces de sécurité, sous la supervision d’un juge, et qu’il devait être transféré lundi au parquet général de Beyrouth pour de plus amples investigations. Takieddine comparaissait mardi devant le Bureau des crimes financiers du Liban dans une affaire distincte, quand les autorités ont réalisé qu’il y avait une demande pour son arrestation émanant d’Interpol, et il a été placé en détention, selon une source sécuritaire. Si les accusations contre lui étaient considérées comme étant justifiées, il pourrait être jugé au Liban en tant que citoyen libanais, ou être extradé vers la France, a relevé la source judiciaire. En 2016, Takieddine a affirmé au site d’informations français Mediapart avoir personnellement remis, en 2006 et en 2007, cinq millions d’euros en liquide provenant de Libye et visant à financer la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Le 11 novembre, dans une spectaculaire volte-face, il a retiré ses accusations contre Sarkozy dans un entretien à l’hebdomadaire
Paris Match et à la chaîne BFMTV. Les mises en examen de Nicolas Sarkozy dans l’enquête sur des soupçons de financement libyen de la campagne en 2007 ne s’appuient pas seulement sur les déclarations de l’intermédiaire Ziad Takieddine, a fait savoir le lendemain le procureur national financier. Takieddine, 70 ans, s’est enfui à Beyrouth après avoir été condamné en juin en France à cinq ans de prison dans le cadre de l’affaire Karachi sur des commissions occultes liées à des contrats d’armement avec l’Arabie Saoudite et le Pakistan, dont une partie a contribué à financer la campagne présidentielle malheureuse d’Edouard Balladur en 1995.