Une bouffée d’oxygène pour la compagnie et les agences
Après plus de huit mois d’arrêt où tous les avions ont été cloués au sol, les vols domestiques et de rapatriement de nos ressortissants ont repris hier avec la mise en place d’un protocole sanitaire rigoureux. Trois nouvelles dessertes domestiques ont été ajoutées (Mechria, Tiaret El Bayadh), elle seront reliées à Alger après des études technico-commerciales. Le réseau pourra être renforcé en fonction de la flotte et des besoins.
Une reprise des vols qui permettra à la compagnie aérienne de reprendre de l’altitude. En effet, Air Algérie a subi de plein fouet la pandémie du Covid-19. Selon Mohamed Charef, conseiller du PDG d’Air Algérie, «le manque à gagner de la compagnie, durant l’année 2020, est estimé entre 38 et 40 milliards de dinars». Au début de 2017, la trésorerie était aux alentours de 20 milliards de dinars et mars 2020, cette somme était de 71 milliards de dinars, ce qui lui a permis de tenir pendant les mois d’arrêt de travail (payer le personnel, maintenance)».
La reprise des vols domestiques par la compagnie aérienne Air Algérie est une véritable bouffée d’oxygène pour elle, mais aussi pour l’ensemble des opérateurs de la chaîne des voyages, tels que les hôteliers et les agences de voyages et de tourisme. Ces derniers comptent relancer leurs activités et proposer aux Algériens des séjours dans le Sud pour les fêtes du Nouvel An. Un cadre du groupe Hôtellerie, Tourisme et Thermalisme (HTT) nous déclare : «La convention d’Air Algérie est maintenue dans le cadre du comité de pilotage dont la compagnie aérienne est un des membres fondateurs avec le HTT et les autres partenaires dont la SNTF.
Des conventions cadres ont été signées pour la commercialisation des produits hôteliers et touristiques à des tarifs préférentiels, étudiés sous forme de packages. Les ambitions du comité de pilotage ne se limitent pas à la préparation d’une saison touristique. Il considère que les conditions sont réunies pour le lancement d’un large plan d’action pour le développement du tourisme domestique.»
En effet, l’ensemble des signataires se sont inscrits dans une démarche solidaire pour la prise en compte des enjeux sociaux et éthiques afin de fournir des prestations touristiques en toute sécurité au consommateur du voyage, ils ont anticipé et mobilisé toutes les énergies pour présenter un produit de qualité et garantir une reprise progressive dans les meilleures conditions depuis août dernier.
«Pour nous, la reprise des vols permet d’assurer une mini-saison saharienne et de la préparer à partir de janvier/février, elle va nous permettre de reprendre avec les hôtels du Sud. Ceci dit, les tarifs d’Air Algérie, s’ils sont maintenus (les réductions), seront très intéressants. On peut espérer à une reprise graduelle de l’activité touristique pour les hôtels et agences de voyages.» Pour la majorité des agences de voyages contactées par El Watan, c’est clairement «une très bonne chose».
D’abord, sur le plan économique, cette reprise favorise les déplacements des opérateurs entre les villes et les grandes métropoles, une situation qui permet aux hôtels urbains et d’affaires de travailler et augmenter leurs taux d’occupation des chambres en plus de la restauration. Les vacanciers de fin d’année vont être transportés par Air Algérie vers le Sud et les hôtels vont faire le plein. La saison saharienne pourra être rattrapée et se prolonger jusqu’à avril. Pour Brahim Aflah Hadj Nacer, manager général de l’agence Zyriab Voyages «cette reprise des vols intérieurs est une demi-mesure, vu que l’essentiel de nos activités ne se fait pas sur la vente des billets des vols intérieurs. Ceci dit, ça a l’avantage de nous aider à vendre le Grand Sud vu que c’est la saison».
Cela va aussi relancer, selon lui «les packagings et réactiver la convention avec Air Algérie et les hôtels. En d’autres termes, cela fera travailler les hôtels, les résidences et les partenaires du Sud. Les produits sont prêts depuis un moment pour être proposés aux clients, car le temps presse. Une chance unique pour booster le tourisme interne : la Covid-19 nous a permis de booster cette destination et les Algériens prennent beaucoup de goût à découvrir leur pays».
La fête du Mawlid a permis aux Algériens de découvrir ou redécouvrir les charmes touristiques de leur pays. C’est ce qui ressort d’une enquête menée par plusieurs agences de voyages. Ces dernières, fortement impactées par la Covid-19, n’avaient d’autres choix que de miser sur le tourisme interne.