El Watan (Algeria)

Un calvaire persistant

Après son net recul pendant les premiers mois de la crise sanitaire, le phénomène de fermeture des routes reprend ces dernières semaines, suscitant l’indignatio­n grandissan­te de la majorité de la population.

- K. Medjdoub

Un encombreme­nt fou hier sur la RN9 et qui a débordé sur la RN12 le long de quelques kilomètres, entre Oued-Ghir et Béjaïa, en raison de la fermeture de deux axes routiers importants par un groupe de citoyens qui réclament leurs logements sociaux. Pour faire mal et se faire entendre, les protestata­ires ont bien choisi là où il faut frapper : le carrefour d’Irehayen (relevant de la commune de Tala Hamza) où ils ont barricadé par des branchages d’arbres tous les accès menant de et vers les RN 9 et 75, soit des accès importants reliant Béjaïa aux wilayas voisines. Pour éviter le piège, les automobili­stes en direction de la RN9 ont dû faire demi-tour pour emprunter l’échangeur de Mellala, créant un grand embarras de véhicules. Pour aller sur la RN75, le supplice est le même pour les automobili­stes qui ont dû faire le détour par El Kseur et Amizour, chargeant encore la RN12. Le calvaire s’est ainsi renouvelé à peine une semaine après la fermeture, deux jours durant, de la RN 26 à Rmila.

Après son net recul pendant les premiers mois de la crise sanitaire, le phénomène de fermeture des routes reprend ces dernières semaines, suscitant l’indignatio­n grandissan­te de la majorité de la population, notamment des usagers de la route qui réprouvent cette façon de leur faire payer les pots cassés et d’en subir les conséquenc­es révoltante­s. Les coupeurs de routes d’hier ont investi la rue pour réclamer des autorités qu’elles leur livrent la dizaine de logements sociaux qui sont squattés par d’autres citoyens à Bousseltan­e, dans la commune de Tala Hamza, depuis une quinzaine d’années mais qui leur reviennent de droit en vertu des décisions d’attributio­n qu’ils détiennent. Ils n’ont libéré la voie qu’après avoir été reçus par les autorités, comme cela a été le cas, la semaine dernière, avec les habitants de Tifra qui ont fermé la route à Rmila. Eux aussi, ils ont choisi un point stratégiqu­e, sur la RN 26, pour se faire entendre. Ils l’ont fermé pour réclamer le départ de leur maire. Sauf que dans la longue file des véhicules bloqués s’est trouvé, pour rappel, un camion transporta­nt de l’oxygène pour le compte du CHU de Béjaïa. Au moment où la directrice générale du CHU a lancé un appel sur les ondes de la radio locale pour libérer le camion, et où la cellule de communicat­ion de la wilaya a affirmé que le wali a réquisitio­nné la force publique pour ouvrir le passage au véhicule en question, les protestata­ires ont nié l’avoir empêché de passer. Il faut noter que chaque jour, et ce, depuis le déclenchem­ent de la pandémie de la Covid-19, les transporte­urs du CHU font quatre missions vers l’usine de fabricatio­n d’oxygène à Bouira pour répondre aux besoins quotidiens des deux hôpitaux dépendant du CHU. Ils livrent près de 15 000 litres toutes les 24 heures, dont l’oxygène en liquide est transporté par des camions-citernes gros tonnage, outre les plus de 200 obus d’oxygène/jour. Outre les retombées négatives sur les activités économique­s dans la wilaya, les désagrémen­ts du phénomène de fermetures de routes se font surtout sentir lourdement par des centaines, voire des milliers d’usagers qui sont fatigués de devoir continuer à payer pour le laxisme et les abus des autres.

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Les fermetures de routes mettent les nerfs des automobili­stes à rude épreuve

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