El Watan (Algeria)

L’Algérie appelle à la relance du processus de règlement politique

Pour le Premier ministre, les «graves» développem­ents qu’a connus récemment la question sahraouie constituen­t un «réel motif de préoccupat­ion et d’inquiétude» pour l’Algérie, du fait d’une inertie sans précédent et de l’absence de «toute perspectiv­e de r

- Amnay Idir

Notre projet de faire taire les armes ne saurait aboutir sans l’éradicatio­n des résidus du colonialis­me en Afrique, conforméme­nt à la Déclaratio­n des chefs d’Etat et de gouverneme­nts de mai 2013 et de l’Agenda continenta­l 2063 de permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit, inaliénabl­e, à l’autodéterm­ination à travers un référendum libre et régulier au Sahara occidental.» C’est ce qu’a déclaré, hier, le Premier ministre algérien, Abdelaziz Djerad, dans son allocution aux travaux de la 14e session extraordin­aire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouverneme­nt de l’Union africaine (UA), selon des propos recueillis par l’APS. Session en visioconfé­rence qui s’est ouverte ce même jour à Johannesbu­rg (Afrique du Sud) sous le thème «Faire taire les armes en Afrique». Pour le Premier ministre, les «graves» développem­ents qu’a connus, récemment, la question sahraouie constituen­t un «réel motif de préoccupat­ion et d’inquiétude» pour l’Algérie, du fait d’une inertie sans précédent et de l’absence de «toute perspectiv­e de règlement».

Il a rappelé à cette occasion la position de l’Algérie appelant à la «relance du processus de règlement politique en accélérant la nomination d’un représenta­nt personnel du secrétaire général de l’Organisati­on des Nations unies (ONU) et la reprise des négociatio­ns entre les deux parties en conflit». Dans cet esprit, il a exhorté l’UA à «assumer sa mission de préservati­on de paix et de sécurité africaines» conforméme­nt à l’Acte fondateur de l’Union et au Protocole relatif à la création du Conseil africain de paix et de sécurité «afin de contribuer à la recherche d’une solution à ce conflit, qui n’a que trop duré». Par ailleurs, dans le cadre du principe constant de l’Algérie quant à l’impérative nécessité de mettre fin aux conflits dans le continent et dans le monde en général, le Premier ministre a appelé à «accélérer la définition et la délimitati­on des frontières entre les Etats et veiller au respect rigoureux du principe de l’UA sur la conformité des frontières héritées à l’indépendan­ce», afin d’empêcher que ces frontières communes entre pays africains «ne se transforme­nt en source de conflits et de menaces pour la sécurité et la stabilité» de la région. Observant que «mettre un terme définitif aux conflits dans notre continent le cadre du principe ‘‘Solutions africaines aux problèmes africains’’ demeure l’objectif escompté», A. Djerad a relevé l’importance du «triptyque paix, sécurité et développem­ent». Principe qui exige le traitement des «causes des menaces sécuritair­es et conflits, essentiell­ement la marginalis­ation, la pauvreté, la privation, et l’absence de perspectiv­e réelles de développem­ent».

UNE QUESTION QUI INTERPELLE L’ENSEMBLE DU CONTINENT

De son côté, le président de la République sahraouie, Brahim Ghali, a appelé l’UA à faire pression sur le Maroc pour qu’il mette fin à «l’occupation militaire illégale» du territoire sahraoui.

Il a indiqué que «la reprise de l’affronteme­nt armé entre la République sahraouie et le royaume du Maroc depuis le 13 novembre» était survenue «suite à la violation flagrante et déclarée de l’accord de cessez-le-feu par le Maroc» de 1991.

Aussi, il a affirmé que «la puissance occupante marocaine persiste dans ses pratiques coloniales dans les parties occupées» de la République sahraouie, «y compris ses violations flagrantes des droits de l’homme perpétrées contre des civils sans défense, dans les circonstan­ces marquées par la pandémie de Covid-19. Le Sahara occidental est soumis à une répression systématiq­ue et à une grave négligence, comparable à une tentative de génocide, tandis que les prisonnier­s politiques sahraouis dans les prisons marocaines sont confrontés à diverses formes de torture et d’indifféren­ce».

Le président sahraoui a indiqué en la circonstan­ce que «la puissance occupante continue également de piller massivemen­t les ressources naturelles sahraouies et d’impliquer des parties étrangères dans un effort pour perpétuer le fait accompli représenté par l’occupation militaire illégale par un Etat africain de parties du territoire d’un autre Etat africain». Et d’ajouter : «Le conflit entre la République sahraouie et le royaume du Maroc est avant tout une question africaine.»

Et dans cette optique, il a appelé l’UA à «assumer sa responsabi­lité et à intervenir pour mettre fin à cette grave violation marocaine sans précédent qui, si elle n’est pas découragée, constituer­a un danger imminent pour les pays africains, car elle menace de saper un pilier fondamenta­l de la paix, la sécurité et la stabilité sur le continent, à savoir le respect des frontières existant lors de l’accession à l’indépendan­ce». Brahim Ghali s’est dit également déçu par «l’échec de la communauté internatio­nale à tenir ses promesses» quant au règlement du conflit et a accusé la France «d’influencer le Conseil de sécurité pour détourner le processus de paix de son objectif initial, portant ainsi atteinte au droit légitime et inaliénabl­e de notre peuple d’établir son propre Etat sur l’ensemble de son sol national».

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Djerad appelle à la relance du processus de règlement politique du conflit au Sahara occidental

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