L’opium et le bouton
On ne sait pas qui a le doigt sur le bouton, c’est peutêtre un général qui décide ce qu’il aime et ce qu’il n’aime pas, un colonel qui réfléchit à ce qui est bon ou pas bon pour les Algérien(ne)s qui ne savent pas se faire une opinion, ou un petit adjudant qui s’amuse quand les chefs ne sont pas là. Dans tous les cas, ce bouton existe et il est quelque part dans un bureau, dans un immeuble appartenant au ministère de la Défense puisque les TIC sont passés sous son commandement à l’époque du démocrate Bouteflika. Ainsi sont censurés Maghreb Emergeant, TSA, Radio M, Observalgérie, inter-lignes, réflexion dz, le Matin d’Algérie, Algérie Part,
Casbah Tribune, Avant-garde Algérie, Tarik News, Algérie Patriotique, longue liste encore ouverte sur tous ceux qui ne sont pas forcément des ennemis de l’Algérie ne rêvant que de voir le pays à genoux vendu au plus offrant sur le marché des nations esclaves. Ce qui est important pour comprendre la démarche des drogués du contrôle, c'est que ces petits médias sans ressources sont accessibles en dehors de l’Algérie, alors que les télévisions privées du pays ne sont pas de droit algérien mais diffusent H24 en Algérie. Logique d’allégeance où ne vont donc rester que les sites électroniques de propagande, objets de thèses de sémantique politique dans 10 ans à l’image de cette phrase d’anthologie : «Il était prévisible face à cette dynamique que la campagne d’aboiements et d’acharnement soit à la mesure de la douleur infligée aux ennemis et à leurs valets par la politique de l’Algérie souveraine et clairvoyante sous la direction du président Tebboune». Qui est l’auteur de cette suite de Fibonacci verbale à conserver au musée de la parole ? Ce n’est pas un média, mais le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement de la Nouvelle Algérie. La nouvelle idée serait donc que l’on puisse faire la même chose avec un bouton, bloquer les paroles de tel ou tel responsable pour qu’on puisse l’entendre au Pérou et en Australie... mais pas en Algérie.