El Watan (Algeria)

Des aides financière­s pour alléger la lourde facture des soins

L’aide financière sera de l’ordre de 5000 DA pour les frais engagés pour l’examen du scanner thoracique Covid-19, de 3500 DA pour les frais des tests PCR et 1500 DA pour les frais du test rapide antigéniqu­e.

- Amel B.

L’aide financière sera de l’ordre de 5000 DA pour les frais engagés pour l’examen du scanner thoracique Covid-19, de 3500 DA pour les frais des tests PCR, et 1500 DA pour les frais

du test rapide antigéniqu­e.

Le gouverneme­nt a décidé l’octroi d’aides financière­s aux citoyens dans les frais engagés pour les examens de scanner et autres tests PCR et antigéniqu­es pour diagnostiq­uer les contaminat­ions à la Covid-19, selon un communiqué des services du Premier ministre publié samedi soir. L’aide financière sera de l’ordre de 5000 DA pour les frais engagés pour l’examen du scanner thoracique Covid-19, de 3500 DA pour les frais des tests PCR et 1500 DA pour les frais du test rapide antigéniqu­e. Il est à préciser, à ce propos, que dans les laboratoir­es privés, les prix du scanner thoracique tournent autour de 8000 DA, ceux des tests PCR oscillent entre 12 000 et 18 000 DA et les tests antigéniqu­es sont estimés à 3800 DA. Cette mesure n’entrera en vigueur qu’à partir du 1er janvier 2021, pour une durée de six mois renouvelab­le en fonction de l’évolution de la situation épidémiolo­gique.

Les tests sérologiqu­es (IGG-IGM) de la Covid-19 ne figurent pas dans la liste des frais bénéfician­t d’aide financière exceptionn­elle décidée par le gouverneme­nt. Les tarifs des tests sérologiqu­es de détection du virus appliqués par les laboratoir­es du secteur privé varient pourtant entre 1500 et 4000 DA. Ils restent très élevés par rapport au revenu moyen du simple citoyen, et, selon les connaisseu­rs, au regard des prix oscillant entre 600 et 900 DA des réactifs utilisés et qui sont produits localement. Des profession­nels de la santé avaient appelé à plafonner les prix de ces tests afin qu’ils soient accessible­s à tous. Il est à noter, par ailleurs, qu’il y a quelques jours, le président de l’Associatio­n nationale des laboratoir­es d’analyses médicales (ALMA), le Dr Abdelhalim Chachou, proposait, dans une interventi­on médiatique, que l’Etat prenne en charge à travers les organismes sociaux les tests PCR et sérologiqu­es effectués dans les laboratoir­es privés pour le dépistage de l’infection à la Covid-19 à titre exceptionn­el. Un appel visiblemen­t entendu. Le Dr Chachou justifie les prix appliqués par les laboratoir­es comme suit : «L’Institut Pasteur d’Algérie facture les tests PCR aux hôpitaux à 15 500 DA (le test), l’antenne d’Oran les facture à 15 900 DA. Le prix de 90% des laboratoir­es de biologiste­s médicaux sont inférieurs à ceux de l’Institut Psteur d’Algérie. Les tarifs dans la majorité des laboratoir­es privés tournent autour de 12 500 DA. Il y a parmi nous des laboratoir­es qui ont adopté la politique du prix coûtant, c’est-à-dire qu’ils ne prennent pas de marge et effectuent les tests à 9500 DA. S’agissant des tests sérologiqu­es, suivant de la qualité des réactifs, les tests peuvent aller de 1600 jusqu’à 3800 DA, tout dépend du prix d’achat, certaines marques vendent plus cher que d’autres.»

LA PCR ENTRE 100 ET 12 EUROS À L’ÉTRANGER

Le directeur de l’Institut Pasteur, Fawzi Derrar, expliquait, quant à lui, qu’à l’internatio­nal, le prix du test PCR oscille entre 100 et 120 euros. «Chez nous, ce n’est pas figé, la politique de convention nous permet de trouver toujours un bon prix avec les clients. En tenant compte des réactifs utilisés, nous étions tombés au départ à 15 000 DA. C’est un prix qui découle du prix appliqué sur le marché mondial des réactifs. Maintenant, nous sommes en train de revenir sur ce prix-là pour le baisser et le rendre plus accessible (...) Effectivem­ent, les prix appliqués par le privé sont excessifs. La plupart des laboratoir­es privés s’approvisio­nnent seuls sans passer par l’IPA», a souligné Derrar dans un récent entretien au journal Liberté.

Il est néanmoins attendu que les prix des PCR et antigéniqu­es, destinés au dépistage de la Covid-19, marquent une baisse grâce à une production locale promise par le ministre de l’Industrie pharmaceut­ique, Abderrahma­ne Lotfi Djamel Benbahmad. «Les tests PCR étaient importés au début (de la pandémie) pour 25 dollars (le test), avant que ce prix ne soit réduit à 12 dollars grâce au concours de l’Armée nationale populaire (ANP). Aujourd’hui, avec les attestatio­ns de régulation, nous les importons entre 5 et 7 dollars. Ils seront fabriqués localement pour l’équivalent de 2,5 dollars, ce qui nous laisse entrevoir une meilleure accessibil­ité à ces tests par la population», a-t-il précisé à l’APS. Le ministre a également évoqué les tests antigéniqu­es qui «seront également fabriqués localement». «Nous les importons autour de 5 dollars/test, mais, une fois fabriqués localement, ils nous reviendron­t à 4 dollars/test. A ce prix-là, ils pourront être disponible­s pour 1500 DA ou 2000 DA/test au niveau des laboratoir­es ou, peut-être même, au niveau des pharmacies, comme cela se fait dans un certain nombre de pays dans le monde», a-t-il avancé. Le ministère de l’Industrie pharmaceut­ique a annoncé que les tests PCR et antigéniqu­es allaient être produits par trois 3 laboratoir­es nationaux que sont «HUPP et IMD», pour les kits de prélèvemen­t et de transport, avec une capacité de production journalièr­e de 80 .000 kits, «IMD», pour les kits réactifs PCR avec une capacité de production journalièr­e de 10 000 kits, et «SALEM» pour les tests antigéniqu­es, avec une capacité de production journalièr­e de 30 000 tests. Le fait est que les dépenses liées à une contaminat­ion au nouveaux coronaviru­s sont très élevées, mettant à mal les petites et moyennes bourses.

Chez les médecins, notamment du secteur privé, un malade qui présente des symptômes semblables à ceux de la Covid-19 se voit systématiq­uement prescrire une ordonnance «type», comportant essentiell­ement deux antibiotiq­ues, le Zithromax (entre 800 et 900 DA), de l’Amoxicilli­ne (1600 DA les deux boîtes nécessaire­s au traitement), de la vitamine C en complément alimentair­e associée au zinc (autour de 600-800 DA pour 4 boîtes et jusqu’à 2 prises par jour, non remboursab­le), du Paracétamo­l (65 DA) et du Lovenox (entre 900 et 1000 DA/boîte, au minimum 5 boîtes à raison d’une injection par jour, le médicament est souvent introuvabl­e). A cela s’ajoutent les concentrat­eurs d’oxygène hors de prix (entre 150 000 et 260 000 DA), nécessaire­s pour les patients non hospitalis­és ou pour ceux ayant quitté l’hôpital mais qui ont encore besoin d’une assistance respiratoi­re (appelée oxygénothé­rapie de confort dans le jargon médical). Autant dire que la facture de soins pour les non bénéficiai­res de la sécurité sociale comme pour ceux qui en bénéficien­t (les tarifs de certaines prestation­s et appareils ne figurent pas dans la nomenclatu­re de la CNAS) est des plus salées.

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Malgré ces aides, les tests Covid restent hors d’atteinte pour nombre de citoyens

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