Le PT estime que le Président aurait dû tendre la main aux détenus d’opinion
Le Parti des travailleurs n’a pas été rassuré par l’apparition du Président et par son discours», peut-on lire dans un communiqué publié hier. Bien au contraire, le parti de Louisa Hanoune considère que ces images confirment l’impasse et l’accélération de la crise du système ainsi que, dit-il, «les dangers terrifiants qu’ils font porter sur la nation».
Le Parti des travailleurs (PT) s’interroge même sur le degré de connaissance du Président algérien, actuellement convalescent en Allemagne, de la véritable situation en Algérie, craignant que Abdelmadjid Tebboune soit tenu dans «l’ignorance» de la véritable situation du pays. Le parti dirigé par Louisa Hanoune relève ainsi, au-delà des questions de formes du message vidéo du Président, que Tebboune est «trompé par les chiffres officiels qui sont démentis par les professionnels de la santé et le nombre réel de décès quant à la situation sanitaire très grave induite par la Covid-19». «Le président Tebboune, écrit le Parti des travailleurs dans son communiqué, semble tenu dans l’ignorance de l’anarchie qui frappe l’enseignement dans tous ses paliers et de la dégradation terrifiante de la situation socioéconomique».
Le PT constate que le Président «semble ignorer» la multiplication des grèves de travailleurs et fonctionnaires et les mobilisations des travailleurs indépendants et des populations sur tout le territoire national contre la régression socioéconomique épouvantable et l’absence de perspectives positives. Et de s’interroger : «Le Président ignore-t-il qu’après avoir provoqué un effondrement économique sans précédent, comme produit du confinement dit sanitaire, son gouvernement s’apprête à démanteler les banques et les entreprises publiques, qui sont la propriété de la collectivité nationale, en recourant à leur privatisation.»
Le Parti des travailleurs qualifie, par ailleurs, de «troublant» le silence du président Tebboune au sujet des déclarations de l’Union européenne suite à la réunion d’évaluation de l’accord d’association ainsi que de l’attitude timorée du gouvernement quant aux conséquences néfastes de la poursuite de cet accord. Le PT craint également que le Président algérien n’ait pas eu accès à tous les éléments nécessaires permettant d’apprécier les développements géopolitiques à nos frontières.
Il s’étonne aussi du fait que Tebboune (faisant fi du rejet clair du référendum constitutionnel et donc du régime, selon l’expression du PT) n’ait pas tendu la main à travers des mesures d’apaisement, comme la libération des détenus politiques et d’opinion et l’arrêt de toutes formes de répression, mais qu’il ait choisi le statu quo en optant pour une révision de la loi électorale par le Parlement «produit de la fraude, l’achat des voix et des sièges».