Les travailleurs reprennent les manifestations à German
Pour la deuxième journée consécutive, les travailleurs de German ont refusé, hier, de rejoindre leurs postes et ont tenu un sit-in devant le portail de l’entreprise. Plusieurs dizaines parmi eux ont entamé ce mouvement mardi en fermant la RN5 au niveau de l’intersection qui donne accès au complexe industriel de Aïn Smara (ex-Sonacome) à Constantine.
Hier, les protestataires ont repris leur mouvement en bloquant les accès, empêchant les entrées et sorties à cette entreprise publique spécialisée dans la production, le développement et la commercialisation des matériels de gerbage et de manutention. Leur principale revendication concerne le paiement des salaires des trois derniers mois.
La direction de German peine en effet à verser les salaires des 461 travailleurs, un problème devenu chronique et source de conflits quasi permanents. C’est la énième privation de salaires depuis janvier de cette année marquée par des retards récurrents et des paiements amputés.
En septembre dernier, les travailleurs ont observé plusieurs jours de grève, tenant des piquets quotidiens devant le siège de cette entreprise revendiquant le paiement de leurs salaires, mais aussi le départ du président-directeur général. L’échec du dialogue entre la direction et la section syndicale affiliée à l’UGTA et de la démarche de médiation entreprise par les grévistes auprès du médiateur de la République ont rendu la situation encore plus difficile.
German souffre de difficultés chroniques dues au déséquilibre créé par le remboursement de dettes contractées il y a une dizaine d’années auprès des banques et la réticences de celles-ci à faire preuve de souplesse, compte tenu de la particularité du domaine d’activité de German.
C’est ce qu’avait expliqué le PDG de l’entreprise, Badressine Benenia, à El Watan, en septembre dernier. Ce n’est pas le plan de charge qui manque à German, avait-il assuré, en soulignant avoir des commandes suffisantes pour maintenir l’activité durant les deux prochaines années. Le problème réside selon lui dans le manque des inputs, à savoir l’alimentation de la production par la matière première importée essentiellement de l’étranger. Par ailleurs, et lors de la manifestation de mardi, les travailleurs avaient sollicité le wali pour intervenir auprès des banques qui détiennent les créances de German afin de débloquer ses comptes bancaires. Le problème de German est celui de Eniem et de toutes les entreprises publiques confrontées à des situations de non-visibilité, compte tenu de l’absence de stratégies nationales, et des séquelles des différentes tentatives de restructuration, holdings, groupes, etc. ayant toutes démontré leur limite à très court terme.