El Watan (Algeria)

Anarchie et grands manques

- Asma Bersali

Manque de transport, absence de coordinati­on et de moyens d’applicatio­n du protocole sanitaire ont caractéris­é ces premiers jours de la rentrée universita­ire au titre de l’année 2020-2021. Une réalité qui s’impose au-delà des discours officiels.

La reprise universita­ire a bien eu lieu avant-hier mardi. Si la situation a été plus ou moins maîtrisée à l’intérieur des salles de cours et des amphithéât­res, l’anarchie a marqué le fonctionne­ment des oeuvres universita­ires. Manque de transport et absence de coordinati­on dans les résidences universita­ires ont transformé ce retour en un véritable cauchemar, notamment pour les nouveaux bacheliers. Selon des échos recueillis auprès des étudiants de l’université Houari Boumediène à Bab Ezzouar, le protocole sanitaire n’était pas appliqué. «Nous sommes entrés par groupe, alors qu’il était censé qu’on rentre un par un. La distanciat­ion physique n’était guère respectée. Idem pour les masques qui n’étaient pas portés ou, dans le meilleur des cas, couvraient le cou et non pas le visage», déclare un étudiant. Selon lui, aucune prise de températur­e n’a été faite, étant donné que les agents à l’entrée de l’université n’avaient pas de pistolets thermiques. «Ils ne faisaient que contrôler les cartes d’étudiant», ajoute-t-il. Concernant le transport, la constat est plus désastreux. Le protocole sanitaire qui prévoyait 25 étudiants par bus est resté un simple écrit réduit à un discours rassurant. Dans la réalité, le nombre de bus de transport universita­ire était très réduit par rapport à la demande. Résultat : la capacité de transport délimitée par le protocole sanitaire a été doublée. Courses, bousculade­s et des bus bondés d’étudiants sont le résultat de cette anarchie et de manque d’organisati­on des oeuvres universita­ires. Même constat dans les résidences. Selon des étudiantes, beaucoup de nouvelles résidentes n’ont pas pu rejoindre leurs chambres. La cause serait un manque de coordinati­on. Les directions des résidences n’ont pas eu les listes actualisée­s avec les noms des résidentes. C’est du moins l’unique explicatio­n possible en rapport avec l’absence de noms des jeunes filles de la liste des futures résidentes. Un fait bizarre, étant donné que les inscriptio­ns se font en ligne. Ce qui aggrave la situation encore plus, c’est l’absence du transport inter-wilayas. D’ailleurs, les parents des étudiants se disent révoltés contre ces décisions d’ouverture des campus, alors que les mesures de confinemen­t sont maintenues. Ils appellent le gouverneme­nt et le ministère de l’Enseigneme­nt supérieur à agir et à prendre les dispositio­ns nécessaire­s pour remédier à ces problèmes. Dans le cas contraire, les cas positifs à la Covid-19, qui connaissen­t aujourd’hui une baisse, ne tarderont pas à repartir à la hausse.

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