El Watan (Algeria)

France : depuis les attentats de 2015, des centaines d’enfants «adoptés» par la nation

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Leurs parents ont été tués, blessés ou traumatisé­s :

de Charlie Hebdo à l’assassinat de Samuel Paty, les attentats en France ont aussi frappé, indirectem­ent, des enfants. Depuis 2015, plus de 500 sont devenus des «pupilles de la Nation» auxquels l’Etat français assure un soutien «à vie».

Emilie et son mari Nicolas étaient au Bataclan, la salle de spectacle parisienne où 90 personnes furent tuées par un commando djihadiste le 13 novembre

2015. «On s’est d’abord dit : ‘‘On a survécu, on n’a pas été gravement blessés, on ne va pas demander ce statut pour nos enfants’’», se souvient cette quadragéna­ire qui vit en Normandie (ouest). Mais les mois ont passé, et le choc post-traumatiqu­e a déployé ses effets dévastateu­rs : cinq ans après, Emilie, qui était secrétaire, ne peut plus travailler et a été reconnue adulte handicapée. Son mari, fonctionna­ire, «a rétrogradé à cause des arrêts

maladie». Après un premier refus, elle a finalement obtenu en 2019 le statut de pupilles de la Nation pour sa fille, âgée de 14 ans, et son fils de huit ans, «qui subissent les états d’âme de leurs parents depuis cinq ans». «On met tout de côté pour plus tard : ma fille veut devenir psychologu­e, et je ne serai pas apte

à lui payer de longues études», dit Emilie. Créé en 1917 pour protéger et assurer un avenir au million d’enfants de soldats et de victimes civiles de la Première Guerre mondiale, le statut de pupille de la Nation a été ouvert en 1990 aux moins de 21 ans dont un ou plusieurs parents ont été victimes d’un acte «terroriste». Coup de pouce pour les études ou l’entrée dans la vie active, aides pour la vie quotidienn­e et les frais médicaux, étrennes...

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