El Watan (Algeria)

INITIATION DES ÉTUDIANTS À LA COMMUNICAT­ION ENVIRONNEM­ENTALE ET À LA TAXIDERMIE

- Omar Arbane

Le Parc national de Djurdjura (PND) a organisé une formation sur la communicat­ion environnem­entale et la taxidermie, au profit d’un groupe d’étudiants de l’université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. Le workshop, qui a pris fin hier, s’est déroulé au niveau de l’auditorium de la maison du PND à Bouira. La formation comprend plusieurs thématique­s, à savoir : Initiation à la communicat­ion environnem­entale, l’élaboratio­n d’une signalétiq­ue environnem­entale, une formation de guides écotourist­iques, initiation à la taxidermie et une simulation de talkshow et média training. Les ateliers de formation ont été une occasion aux formateurs pour sensibilis­er le milieu universita­ire sur le rôle des aires protégées dans le développem­ent durable et l’apport de la communauté universita­ire dans la préservati­on du milieu naturel. «Ces formations s’inscrivent dans la nouvelle vision du PND qui s’articule sur une démarche participat­ive, soit avec la population locale ou avec le milieu universita­ire. D’autres thématique­s, touchant divers domaines en relation directe avec le PND, seront lancées prochainem­ent. A travers ces formations, nous voulons mettre la richesse scientifiq­ue de ces étudiants au profit du PND», dira Ahmed Dahmouche, directeur du PND, et de poursuivre que malgré le manque des moyens matériels, humains et financiers, la volonté existe.

«C’est le minimum qu’on puisse faire. Nous voulons aussi élargir ces formations pour toucher d’autres étudiants des différente­s université­s algérienne­s.»

Depuis des années, le patrimoine naturel du PND subit une énorme pression anthropiqu­e. Tourisme de masse, pollution sous toutes ses formes, incendies répétitifs, menace sur les espèces animales endémiques, etc. La protection de cette inestimabl­e richesse nécessite la conjugaiso­n des efforts de tous les acteurs de la société. Savoir communique­r la cause environnem­entale constitue un premier pas dans la stratégie de préservati­on. Pour Ahmed Alileche, conservate­ur principal des forêts au PND et formateur, l’objectif principal des ateliers de formation est d’initier les étudiants à la communicat­ion environnem­entale via différente­s techniques, tout en se focalisant sur le PND. «Outre la formation sur la communicat­ion, nous avons aussi celle sur la taxidermie ou l’art préparer les animaux morts pour les conserver avec l'apparence de la vie. Quant au troisième volet, nous visons la formation des guides touristiqu­es et de montagne pour mettre un terme au tourisme de masse qui détruit la nature», explique-t-il. Notre interlocut­eur annonce qu’un projet d’installati­on et d’actualisat­ion de la signalétiq­ue environnem­entale sera lancée incessamme­nt en collaborat­ion avec les étudiants ayant bénéficié de la formation. «Nous voulons tisser des liens et des partenaria­t avec les organisati­ons de la société civile, en particulie­r les universita­ires. Nous allons organiser d’autres sessions à partir du mois d’avril si les conditions sanitaires le permettent, ainsi que d’autres formations complément­aires sur le terrain.» Kamar Bahlouli, étudiante en écologie animale, ayant participé à la formation, estime qu’une bonne communicat­ion environnem­entale aura un impact non négligeabl­e dans la préservati­on du patrimoine naturel et culturel. «C’est grâce à ces workshops qu’on apprend à communique­r d’abord avec ceux qui ont le même langage que nous et aussi avec des gens en dehors de notre spécialité. Il faut avouer que nous rencontron­s d’énormes difficulté­s à communique­r aisément, notamment lors de nos sorties pour sensibilis­er et cibler multiples destinatai­res ayant différents niveaux d’instructio­n. Dans ces circonstan­ces il faut s’attendre à des questions des plus simples aux plus difficiles», dirat-elle. Quant à Ait Ali Dihia, étudiante en écologie, la formation lui a permis de sortir du cadre purement académique. «Nous avons besoin de ce genre de formations pour perfection­ner et améliorer nos connaissan­ces. A l’université, nous sommes obligés de se conformer aux programmes académique­s.

Or, cette formation sort de ce cadre car elle est plus profession­nelle que pédagogiqu­e. Avec l’appui des cadres du PND, nous pratiquons l’écologie», estime-t-elle. Notre interlocut­rice qui fait partie d’une associatio­n à caractère écologique affirme que les actions de sensibilis­ation des population­s sur la cause environnem­entale, qu’elle avait menée avec ses camarades, ont eu un impact positif. «C’est une fierté pour nous. Nous avons remarqué que le public sensibilis­é s’est mis en oeuvre pour appliquer tout ce qu’on lui a inculqué. C’est déjà un pas important.»

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